Les mesures antisociales inscrites dans l'avant-projet de loi de finances pour 2017 vont accentuer la fragilisation des populations, a estimé le parti. Le Parti des travailleurs (PT) a, une nouvelle fois, mis en garde, hier, contre un embrasement généralisé du pays avec la multiplication des remises en cause des acquis sociaux par les pouvoirs publics. Dans un communiqué rendu public à la veille de la rentrée sociale, le parti de Louisa Hanoune, dont le secrétariat du bureau politique s'est réuni jeudi, a estimé que les mesures antisociales inscrites dans l'avant-projet de loi de finances pour 2017 vont accentuer la fragilisation des populations car, relève-t-on, "elles viennent s'ajouter à une série de dispositions et de décisions absolument réactionnaires (gel d'inscription à l'allocation sociale forfaitaire, paiement par les familles de la prise en charge des personnes âgées, gel des salaires des travailleurs...)". Le PT considère, d'ailleurs, que la rentrée sociale prochaine est annoncée comme la plus difficile pour les millions de familles algériennes, en raison, explique-t-il, de l'érosion du pouvoir d'achat des ménages (-40%), mais aussi des dépenses qui seront générées par la rentrée scolaire et l'Aïd el-Kébir. Pour le PT, les pouvoirs publics "poussent avec leur politique, chaque jour davantage, à la réunion de conditions d'un embrasement généralisé". Le PT ne manque pas d'exprimer sa grande inquiétude face à ce qu'il appelle "l'accélération du processus de remise en cause tous azimuts des acquis sociaux, produits directement de la Révolution algérienne". Le parti de Louisa Hanoune met, d'ailleurs, dans ce même chapitre, la réforme du système des retraites entreprise par le gouvernement, et qui contribue, selon lui, plutôt à fragiliser encore plus la pérennité du système. Tout en affirmant refuser la politique du fait accompli, le PT déclare apporter son appui aux travailleurs de la Fonction publique et du secteur économique qui, note-t-il, rejettent la contre-réforme des retraites. Craignant un départ massif des cadres d'entreprises et d'institutions publiques, le PT n'hésite pas à faire porter "l'entière responsabilité" de cet état de fait au gouvernement qui, d'après lui, "a créé une panique indescriptible" après l'annonce de sa suppression (retraite anticipée) à partir du mois de janvier prochain. Le parti préconise, à ce propos, l'ouverture d'un débat sur la question "afin de dégager les vraies solutions à même, précise-t-il, d'assurer la pérennité du système de retraite par répartition et repousser toute idée visant sa capitalisation". Sur le plan politique, le bureau politique du PT a qualifié de "courageuses" les déclarations du ministre du Tourisme et de l'Artisanat qui a dévoilé l'affaire de dilapidation du foncier du domaine public au profit de personnes influentes au sein du système. Pour le PT, "cette affaire vient confirmer, si besoin est, la politique de bradage et de prédation de biens de la collectivité nationale qui ont pris des dimensions ahurissantes ces dernières années". Tout en rappelant qu'il n'a eu de cesse d'alerter sur l'intrusion de l'argent et des milieux d'affaires dans la politique, le PT appelle, enfin, tout un chacun "à méditer l'exemple du Brésil où l'oligarchie brésilienne vient de perpétrer un coup d'Etat institutionnel mené par des députés et sénateurs affairistes et corrompus agissant pour le compte de l'impérialisme". H. Saïdani