Résumé : Noria tente de tirer les vers du nez de sa fille. Mais Narimène ne voulut pas trop se confier. Elle révèle à sa mère que Racim lui avait proposé une sortie, sans plus. Noria approuve cette décision et tente d'y contraindre sa fille. En vain. Racim de son côté hésitait encore à la recontacter. Ce n'étaient pas les subterfuges qui pouvaient manquer pour justifier un refus camouflé. Elle ne voulait peut-être pas s'afficher avec lui, avant l'officialisation de leurs fiançailles. C'était une bonne chose. Les filles légères ne le tentaient pas. Il écrase sa cigarette dans un cendrier et se saisit de son portable pour former son numéro. La sonnerie retentira plusieurs fois sans réponse. Racim fronce les sourcils. Dormait-elle ? Elle savait pourtant qu'il allait l'appeler et elle lui avait même assuré qu'elle attendrait son coup de fil. Il jette un coup d'œil à sa montre-bracelet. Il était encore trop tôt pour se mette au lit. Il fait une deuxième tentative. La sonnerie s'éternise. En vain. Il repose son portable et attend quelques minutes. Narimène était peut-être occupée à préparer le dîner ou à faire la vaisselle. Il ressent un pincement au cœur, à la pensée que, peut-être, elle ne voulait plus lui parler. Mais il se ravise. Cette jeune fille était trop bien éduquée pour se comporter de la sorte. Elle aurait pu répondre et lui demander tout bonnement de ne plus la rappeler. Il passe la main dans ses cheveux. Va-t-il rentrer sagement à la maison et oublier cette femme ou bien... Mais son pincement au cœur persiste. Il ne pourra pas oublier cette femme. Ce constat le fera sursauter, et il prend conscience d'une réalité qu'il ne voulait pas admettre. Il avait eu le coup de foudre pour Narimène lorsque ses yeux s'étaient posés sur elle. Il ne s'en était pas rendu compte dans l'immédiat, mais maintenant il en était certain. Narimène était la femme qu'il voulait. Peu importe si elle faisait la difficile, il insistera jusqu'à ce qu'elle consente à répondre, et lui proposera le mariage sans plus attendre. Il avait déjà trop attendu ! Au bout d'un moment, il reprend son téléphone pour la rappeler. Cette fois-ci, elle décroche à la première sonnerie. -Narimène ! Dieu soit loué, tu réponds enfin. Il se mordit les lèvres. Ne va-t-il pas trop vite en besogne ? -Désolée Racim. J'étais dans la cuisine. Je viens de trouver tes appels. -Pourquoi ne m'as-tu pas rappelé alors ? -J'allais le faire, mais tu m'as devancée. -Peu importe. Je vois que tu vas bien. C'est l'essentiel. Il se mordit encore les lèvres. Que lui arrive-t-il donc ? Il y a deux jours il ignorait jusqu'à l'existence de cette fille. -Si je te dérange, tu n'as qu'à le dire. Je pourrais te rappeler une autre fois. -Non. Tu ne me déranges pas, Racim. Je suis heureuse de t'entendre. -C'est vrai ? -Tu veux que je le jure sur le livre saint ? Il rit. -Non. Ce n'est pas la peine d'aller jusque-là. Je te crois. Tu m'as manqué à moi aussi. Et puis tant pis pour les convenances, nous sommes presque fiancés. Hein Narimène ? -Si tu le dis. -Bien sûr. Nous serions bientôt mari et femme. Je ne vois pas pourquoi passer par un tas de formalités, alors que nous nous plaisons. Une seule conversation entre nous hier soir a suffi pour me confirmer dans mes suppositions. Non seulement tu es belle, mais aussi cultivée et très logique dans tes raisonnements. Comme elle ne répondait pas, il demande sur un ton anxieux. -Je te plais. N'est-ce pas Narimène ? -Oui. Tu me plais Racim. Tu es un très bel homme. Cependant, mon appréciation s'arrête à ton physique. Tout comme pour toi d'ailleurs. Nous ne pourrions nous apprécier davantage étant donné que nous ne nous sommes rencontrés qu'une seule fois, même si, comme tu le précises, notre conversation d'hier nous a permis de dévoiler certains aspects de nos personnalités réciproques. Il rit. -Tu sembles plus détendue ce soir, et j'en suis ravi. Notre attirance réciproque n'est pas fortuite. Je pense que les dés sont déjà jetés. Veux-tu m'épouser Narimène ? (À suivre) Y. H.