Les familles résidant au 13, rue Kheireddine-Zennouda, à la Casbah d'Alger, sont livrées à la rue depuis mardi dernier, date de l'effondrement de leur bâtisse. Hier, notre journal a été investi par une délégation représentant les neuf occupants de l'immeuble. “Le maire et le wali-délégué sont venus sur les lieux dans les heures qui ont suivi l'écroulement de l'édifice ; ils nous ont demandé de patienter un peu en nous promettant une solution à notre problème que nous attendons toujours”, a déclaré mécontent un des membres de la délégation. Un autre habitant, la soixantaine passée, a, quant à lui, précisé que l'immeuble en question appartient à l'Office de promotion et de gestion immobilière (OPGI). “Depuis mardi, nous avons essayé de nous organiser… Des voisins ont accepté d'héberger les femmes et les enfants, mais cette situation ne peut pas durer longtemps. Les hommes et les jeunes gens se débrouillent comme ils peuvent, certains passent la nuit dehors en essayant de se protéger du froid, quoique la pluie complique davantage la situation, et d'autres se rabattent sur les hammams environnants”, a-t-il ajouté. Notre interlocuteur n'a pas caché “toutes les humiliations” ressenties par les neuf familles à la suite de l'effondrement de leur maison. “Il est difficile de garder toute la raison lorsque tout vous tombe sur la tête, que vous ne savez même plus où ranger vos affaires et quand les jours passent sans qu'un responsable ne vienne vous annoncer un recasement ou une affectation dans des chalets… Il est aussi très difficile de garder son calme et de tranquilliser les jeunes en colère quand vous n'avez aucune solution de rechange à leur offrir dans l'immédiat”, a confié le vieillard en déplorant “tous ces drames” et “toutes ces irrégularités” dans l'attribution des logements sociaux. Un autre membre de la délégation, du nom de Aïssa Khoubizi, brandissant une décision d'affectation à la cité des 532-Logements à Alia (Alger), datée de l'année 1995, a déclaré qu'il attend toujours l'application de ladite décision, pour “habiter dans un logement décent”. “Les autorités locales sont informées depuis des années, bien avant le séisme de mai 2003, de la menace qui pesait sur la vieille bâtisse”, a-t-il encore soutenu en interpellant les pouvoirs publics et en leur demandant de “venir secourir les familles qui sont dans le malheur depuis le 1er mars dernier” H. A.