Les habitants du n°44 de la rue Bouzrina Ahmed, dans la Basse-Casbah, sont dans l'expectative, trois mois après l'effondrement de la cage d'escalier de leur immeuble. Les promesses faites par les services de l'APC de La Casbah de faire les travaux n'ont pas été tenues. « La cage s'est effondrée en totalité, le 30 octobre dernier. Le P-V de constat d'un huissier engagé par nos soins en fait foi. Une réunion s'est tenue le 3 novembre dernier avec le P/APC, des représentants du wali délégué de Bab El Oued et de l'OPGI, qui nous ont assurés que dans 15 jours, au plus tard, les travaux seront engagés et que leur durée n'excéderait pas les 6 mois », relève un habitant de l'immeuble, en affirmant que le P/APC « a exigé des 9 résidants de l'immeuble de payer 40% de la valeur du coût des travaux de rénovation ». Depuis, c'est l'attente pour les habitants qui n'ont trouvé, au lendemain de la catastrophe, qu'à aller « loger » chez des parents pour ne pas perturber la scolarité de leurs enfants. « Seuls deux copropriétaires ont pu rejoindre des chalets qui leur ont été proposés. L'un deux a construit sur la terrasse et n'avait pas où aller », poursuit notre interlocuteur. Les résidants de l'immeuble mettent en exergue les difficultés auxquelles ils font face avec les différents services intervenant dans cette partie de la Basse-Casbah. Ils assurent que le problème de la vétusté de cet immeuble a été rapporté au niveau de l'APC de La Casbah en 2006, mais rien n'a été fait. « La réponse à notre courrier nous a étonnés. Les services de l'APC nous ont informés que l'immeuble en question n'est pas concerné par les travaux de rénovation engagés par l'APC, car n'ayant jamais fait l'objet d'une expertise de la part du CTC, comme plusieurs autres immeubles de la commune », affirme un résidant du 4e étage, en soulignant l'inconséquence des services de l'APC qui leur ont proposé, comme seule solution, le relogement des habitants dans des chalets. La direction de la culture a engagé, pour sa part, un tiers service pour évaluer l'état de l'immeuble dans le cadre de la mise en conformité avec le Plan permanent de sauvegarde et de mise en valeur de La Casbah d'Alger. « Une étude a été engagée avant l'effondrement d'octobre dernier et des entrepreneurs devraient être retenus pour la rénovation de l'immeuble situé dans le périmètre du patrimoine classé de La Casbah », assure-t-il. Mais là aussi, rien n'a été engagé par la direction de Bab Djedid, alors que le bureau d'études a fait état de la situation suivante : « Détérioration des marches et pourrissement des madriers. » « Des mesures d'urgence ont été nécessaires », selon le bureau d'études qui devait s'associer avec un entrepreneur pour les travaux dans l'îlot M, n°44 de la rue Bouzrina. Il s'agit en partie de l'étaiement de la cage d'escalier et de la reprise de la cage en totalité. « Rien n'a été fait, et c'est en novembre que tout s'est effondré et les résidants se sont trouvés dans l'obligation de sortir et de disperser leurs effets », relève l'un des habitants qui souligne que les responsables des services de la culture leur auraient affirmé qu'il n'y avait pas de financement puisque l'immeuble appartient à l'OPGI. Les résidants assurent que l'OPGI n'est pas intervenu, alors qu'un baraquement a été construit sur la terrasse par l'un des copropriétaires. « Le problème est cette nouvelle masse imposée à l'escalier qui s'est effondré. L' OPGI ne s'y pas intéressé », s'indigne-t-il.