Résumé : Khadoudj se rend à l'écurie pour la traite matinale des vaches. Elle découvre un spectacle inattendu et va réveiller son mari pour lui apprendre qu'il y avait deux bêtes mortes. Nadjette passe la journée à ausculter le bétail au village. Les paysans étaient trop angoissés pour protester. Le week-end arrive rapidement, et Athmane commence à empaqueter ses affaires. Sa mère le regardait faire en silence. Elle avait le cœur gros et regrettait son comportement envers Nadjette. - Vous repartez déjà ?, demande El-Hadj Mokhtar à son fils. - Oui, père. J'ai des examens à passer dans la semaine, et Nadjette doit reprendre son travail. - J'espère que nous vous reverrons bientôt. Athmane secoue la tête. - Pas avant les prochaines vacances. Et je doute fort que Nadjette accepte de m'accompagner cette fois-ci. Le vieux Mokhtar lance un regard lourd de signification à sa femme. Cette dernière se hasarde alors : - Athmane, je suis désolée pour ce qui s'est passé l'autre soir. - Je ne te reproche rien, mère. Tu es libre d'avoir tes opinions. Tu oublies seulement que les temps ont changé. La vieille Khadoudj soupire. - J'ai toujours souhaité avoir comme bru une fille du village, qui connaît nos us et apprécie nos coutumes. - Nadjette est une fille qui s'adapte à tous les milieux. Elle m'aime et elle est prête à partager ma vie et vivre avec moi où que je sois. - Pourra-t-elle supporter de vivre dans ce village perdu, elle qui est née et qui a toujours vécu dans une grande ville ? - Mère, Nadjette adore les animaux. Elle a fait des études pour les comprendre et les soigner et elle veut vivre près d'eux. Je vais bientôt terminer mes études. Si tu consens à ce que j'épouse Nadjette, je viendrai m'installer avec elle auprès de vous, ici au village. Rien ne nous fera autant plaisir. La vieille Khadoudj se lève et vient prendre son fils dans ses bras. - Athmane, mon fils, que Dieu te bénisse. À ce moment précis, Nadjette qui revenait d'une tournée fait irruption dans la grande salle. Khadoudj lui tend les bras. - Viens toi aussi ma fille. Viens que je t'embrasse et que je te bénisse. Puisses-tu pardonner un jour les caprices d'une vieille folle. Nadjette vient se blottir dans ses bras. - Ta réaction est tout à fait légitime, khalti Khadoudj. C'est celle de toute mère soucieuse du bonheur de son fils. - Oh ma fille ! J'ai été bien méchante. Je ne voulais pas admette que les temps ont changé. Sois la bienvenue dans la famille d'El-Hadj Mokhtar, et que le bonheur règne sur nous et sur notre descendance jusqu'à la fin des temps. - C'est tout le village qu'elle a rendu heureux aujourd'hui, lance le vieux Mokhtar, la larme à l'œil. On ne parle que d'elle ces jours-ci. - Cela suffit, père, dit Athmane en riant. Nadjette n'a fait que son devoir, et trop d'éloges ne feront que la gonfler d'orgueil. - Ce n'est pas vrai !, s'écrie cette dernière. (À suivre) Y. H.