La Russie a annoncé hier son intention d'opposer son veto au nouveau projet de résolution sur Alep, en discussion informelles au niveau du bureau du Conseil de sécurité de l'Onu. C'est ce qu'a rapporté la presse moscovite, citant Vitali Tchourkine, le représentant permanent de la Fédération de Russie auprès de l'Onu. « Dans sa forme actuelle, le nouveau projet de résolution sur Alep n'est pas tout à fait conforme à l'approche de Moscou », selon M .Tchoukine, expliquant qu'après examen du document lundi soir, «des incohérences dans certaines positions des membres du Conseil de sécurité» avaient été constatées, a rapporté Sputnik News. En effet, le projet de résolution qui a été proposé par la Nouvelle-Zélande comporte «l'exigence de +mettre un terme aux attaques pouvant entraîner la mort de civils et la destruction de l'infrastructure civile+ en Syrie et plus particulièrement à Alep », a indiqué le représentant de la Russie auprès de l'ONU. Il est également exigé la mise en place des pauses humanitaires de 48 heures, d'effectuer une évacuation médicale et de revenir au processus politique. Gerard van Bohemen, représentant permanent de la Nouvelle-Zélande auprès de l'Onu, a noté que le Conseil avait mis au point des détails techniques. Cependant, selon lui, une discussion exhaustive demeure nécessaire afin de comprendre si le paragraphe le plus important [celui sur l'arrêt des attaques, ndlr] trouve un terrain d'entente. Mais entre la volonté d'arrêter les attaques militaires et la relance du dialogue politique butte sur de nombreux blocage, à commencer par la difficulté de distinguer les groupes terroristes des mouvements de l'opposition armées, communément appelées par les Occidentaux l'«opposition modérée». Or, jusqu'à maintenant, Washington n'aurait toujours pas tenu sa promesse à ce sujet, a déclaré le chef de la diplomatie russe Sergueï Lavrov. «La condition indispensable (du règlement de la crise syrienne, ndlr.) réside dans une distinction immédiate et complète entre la soi-disant opposition modérée syrienne et l'EI, le Front al-Nosra et leurs analogues. Nos partenaires américains nous avaient promis de le faire il y a huit mois. Mais jusqu'à présent, rien n'a été fait », a déclaré hier le ministre russe des Affaires étrangères lors d'une conférence de presse à Moscou. L'intervention de la Turquie en terrain syrien, considérée par Damas comme une agression et par certaines ONG comme un «crime de guerre», freine aussi l'avancée du dossier syrien sur le plan diplomatique. Cela a fait encore réagir les Kurdes syriens installés en France qui ont accusé hier Ankara d'«attaquer massivement » les membres de leur communauté pour les empêcher de reprendre Raqqa, le fief de Daech en Syrie. «Avec son artillerie et son aviation, l'armée turque profite de la focalisation de la presse et de la communauté internationale sur Mossoul pour attaquer massivement les Kurdes de Syrie afin de les empêcher de prendre Raqa", a dénoncé, Khaled Issa, le représentant en France des Kurdes de Syrie lors d'une conférence de presse à Paris. Lyès Menacer/Agences.