Le Parti de la liberté et de la justice (PLJ) se dit préoccupé par "l'aggravation" de la crise de confiance entre les citoyens et le pouvoir. "Le Conseil national exprime sa profonde préoccupation devant le climat d'inquiétude et de mécontentement qui règne dans le pays et l'aggravation de la crise de confiance entre le citoyen et les institutions de l'Etat", indique un communiqué de la formation de Mohamed Saïd, parvenu hier à la rédaction. Le document précise que ce constat a été établi les 21 et 22 octobre dernier, lors de la session ordinaire de l'instante dirigeante du PLJ, consacrée à "la situation politique" du pays. D'ailleurs, il a été rappelé "l'incapacité" des dirigeants de construire un Etat de droit et de moraliser la vie publique, ainsi que "l'impasse financière" faisant suite à la dégringolade des prix du pétrole et les défaillances en matière de politique économique "accompagnée d'impunité et de gaspillage". Le Conseil national du PLJ déplore, dans ce cadre, que l'aisance financière du Trésor public, acquise depuis le début du IIIe millénaire, n'ait "nullement" servi à préparer l'étape de l'après-pétrole ni aidé à "mieux affronter" les retombées de la chute des cours pétroliers. "Il est clair que la clairvoyance aurait permis de tirer les leçons d'une crise similaire, vécue en 1986", révèle-t-il, non sans alerter sur les risques de contestation populaire. Pour le PLJ, il est "inadmissible" aujourd'hui de chercher à compenser les pertes de la fiscalité pétrolière, en faisant supporter les conséquences de cette politique "peu efficace" aux "seules" larges couches sociales. C'est la raison pour laquelle le parti de Mohamed Saïd met en garde le gouvernement contre "les effets négatifs" de certaines mesures prévues dans le projet de loi de finances 2017, sur le pouvoir d'achat du citoyen et les bas revenus qui, affirme-t-il, sont "déjà atteints par la dépréciation de la valeur de la monnaie nationale, de même que sur le gel des salaires et sur l'accroissement du taux d'inflation". Il exprime clairement son opposition à la baisse du volume des investissements publics dans les grands projets et au gel d'autres projets "aussi vitaux", parce que convaincu qu'ils exacerbent la crise sociale, qui se manifestera notamment à travers "l'extension du chômage" et la fuite des compétences nationales. D'où l'insistance du CN du PLJ d'aller vers une autre "alternative" capable d'éviter la "dérive sociale" au pays, à travers l'ouverture d'un "dialogue responsable et sans exclusive" entre le pouvoir et l'ensemble des forces politiques, opposition comprise, et tous les partenaires sociaux "actifs". Seulement, pour que le dialogue soit "fructueux" et suscite le consensus autour de l'adoption d'un "plan national de relance", il faut, selon ce parti, entamer "une évaluation transparente, globale et objective" de la politique économique mise en œuvre jusque-là. H. Ameyar