Ils étaient plusieurs centaines de travailleurs communaux de la wilaya de Tizi Ouzou et de nombreuses autres wilayas du pays, auxquels se sont joints des représentants des fédérations des travailleurs de la santé, des travaux publics, de l'enseignement supérieur et de l'éducation, à battre le pavé hier dans la capitale du Djurdjura à l'appel de la Fédération des collectivités locales affiliée au Snapap et à la Cgata, qui a donc initié une marche nationale à Tizi Ouzou, après celle de Béjaïa, pour revendiquer les droits des travailleurs communaux. Cette grande marche de protestation s'est ébranlée depuis l'ancienne gare routière vers le siège de la wilaya en passant par les principales artères du centre-ville. Intervenant devant les manifestants, Djamel Bouariche, membre de la Fédération nationale des travailleurs communaux, a tiré à boulets rouges sur le secrétaire général de l'UGTA, Abdelmadjid Sidi-Saïd, qui s'est attaqué récemment aux grévistes, notamment aux travailleurs adhérents aux syndicats autonomes en déclarant, entre autres, que "personne n'a le droit de faire quelque chose pour casser la stabilité du pays". Pour ce syndicaliste, "l'UGTA est le seul syndicat à travers le monde à soutenir un système et un pouvoir en place, au lieu de défendre les travailleurs comme cela se fait dans tous les autres pays où tous les syndicats dignes de ce nom se rangent du côté des travailleurs et les soutiennent à fond et en toute circonstance. D'ailleurs, l'on se demande ce qu'attendent tous les travailleurs affiliés à l'UGTA pour quitter ses rangs après les propos indignes de leur présumé secrétaire général". De son côté, Nacéra Ghozlane, secrétaire générale du Snapap, s'est félicitée du plein succès de cette manifestation et de la grande force de mobilisation de son syndicat. "Je suis là pour soutenir les travailleurs du secteur des collectivités locales dont les revendications socioprofessionnelles sont plus que légitimes. Le Snapap est allé même jusqu'à déposer plainte contre le gouvernement algérien au niveau du Bureau international du travail (BIT) où il a été demandé aux experts d'aider le gouvernement à réviser ce projet qui n'est pas conforme aux conventions internationales", a-t-elle déclaré avec force et conviction. "À chaque fois qu'il y a une situation de crise, l'Etat vient puiser dans les poches des travailleurs et des couches défavorisées. On estime que ces changements mettent en danger les acquis des travailleurs. Le gouvernement doit comprendre que nous sommes à terre car il y a encore des travailleurs qui perçoivent un salaire misérable de 10 000 DA", regrette un manifestant. Il est à rappeler que les revendications de ces travailleurs reposent sur l'ouverture des négociations sur le projet du statut et le régime indemnitaire, la révision du statut particulier et du projet de code du travail, l'intégration des contractuels et vacataires en poste, l'abrogation de l'article 87 bis de loi 90-11, ainsi que le maintien du régime à la retraite sans condition d'âge.