Pour le porte-parole du parti, la sortie médiatique des contestataires n'est, en fin de compte, qu'"une manière de tenter d'exister". La remontée au créneau, le week-end dernier, de certains anciens cadres du Rassemblement national démocratique (RND), qui menacent de présenter des listes parallèles de candidature aux prochaines législatives, ne semble pas inquiéter, outre mesure, la direction actuelle du parti qui tient à minimiser complètement la portée d'un tel mouvement. L'action de ceux que l'on appelle communément les redresseurs n'a jusqu'ici suscité aucune réaction notable du parti d'Ahmed Ouyahia qui préfère regarder vers l'essentiel, si l'on se fie aux propos du porte-parole du parti, Seddik Chihab. Ce dernier, joint par téléphone hier, estime qu'il n'y a pas lieu de s'attarder sur le sujet, tant le dernier congrès a permis de renforcer et le parti et ses structures. "Qu'on s'en tienne au congrès qui a été une réussite sur tous les plans. Le congrès a dégagé une nouvelle direction qui a pris des résolutions qui peuvent faire évoluer le parti et le secrétaire général a été plébiscité par les urnes. À la faveur de tout ça, on a des structures homogènes et solidaires. Donc tout ce qui passe ailleurs n'intéresse pas le parti", réplique M. Chihab, qui tient à affirmer que ce même congrès a donné au RND "de nouvelles ambitions et de nouveaux objectifs". La nouvelle direction du RND, sous la conduite d'Ahmed Ouyahia, préfère donc se concentrer sur les prochaines échéances électorales, notamment les législatives qui revêtent naturellement une importance capitale pour le parti. Ce qui amène le porte-parole du parti à balayer du revers de la main les remous que peut susciter le mouvement des redresseurs. "On veut jouer les premiers rôles. Ce ne sont pas 4 ou 5 personnes ou même 20 qui vont remettre en cause tous les acquis du congrès. Tout ce qui se passe à côté ne peut pas chahuter notre démarche", soutient notre interlocuteur, qui estime que "cette agitation n'a absolument aucun impact sur le parti". La sortie médiatique des redresseurs n'est, en fin de compte pour M. Chihab, qu'"une manière de tenter d'exister". "Certains d'entre eux ne sont même plus militants depuis des années. Comment quelqu'un qui ne dispose pas de sa carte de militant peut-il prétendre être militant d'un parti ?" s'interroge-t-il, d'ailleurs, un brin persifleur, surtout lorsqu'on aborde avec lui l'éventualité de voir ces voix contestataires présenter des listes électorales parallèles à celles du parti lors des prochaines législatives. "Ils vont présenter des listes ? Comment vont-ils s'y prendre et avec quels moyens ? Ils savent très bien qu'ils ne peuvent pas le faire au nom du parti, du point de vue de la loi. Ils ne sont pas dans les structures du parti. Je ne crois pas qu'ils soient en mesure d'établir des listes à l'extérieur du parti et encore moins à l'intérieur", assène M. Chihab qui écarte, à l'occasion, toute concession à l'égard de ces agissements. Les concernés font-ils l'objet d'une manipulation destinée à déstabiliser le RND ou Ahmed Ouyahia, ou les deux à la fois ? "En politique, il y a toujours quelque chose, réelle ou supposée", se contente-t-il de répondre. Ce qui est sûr, pour le porte-parole du RND, "c'est qu'ils ne peuvent aucunement perturber la démarche du parti et encore moins ses structures". Hamid Saïdani