Ils estiment que l'organisation de cette exposition tous les deux ans est la plus indiquée. Les neuf jours du Salon de l'automobile d'Alger s'achèvent aujourd'hui. La clôture de cette exposition annuelle permettra à chaque concessionnaire qui y a pris part de faire son propre bilan. Tous les représentants des marques étrangères évalueront, chacun à sa manière, leur place sur le marché, le contact établi avec la clientèle, les échos reçus auprès de celle-ci… autant d'aspects qui leur offrent l'opportunité de dégager des plans d'action pour l'avenir. À l'unanimité, les concessionnaires estiment de prime abord que l'organisation d'un tel salon tous les ans n'est pas idéale. Ils avancent comme argument leurs difficultés à prévoir chaque année des nouveautés. Il est très difficile, avouent-ils, de créer de nouvelles voitures tous les ans. Or, une exposition sans véhicules nouveaux ne sert à rien. En termes plus clairs, il est impératif d'offrir et de proposer du nouveau au public assoiffé des cylindrées. Ils suggèrent, ainsi, la tenue de cette exposition tous les deux ans. La périodicité semble également ne pas arranger les exposants. En effet, le Salon d'Alger coïncide avec celui de Genève. La coïncidence pose aussi un autre problème : pour l'exposition en avant-première des véhicules nouveaux, les constructeurs privilégient la capitale helvétique. Les horaires ne sont, en outre, pas du goût des concessionnaires puisque la Société algérienne des foires et expositions (Safex) n'a pas prévu ne serait-ce qu'une ou deux ouvertures nocturnes. Quant à la propreté des locaux, elle laisse, selon eux, à désirer. Un des représentants des constructeurs n'hésite pas à lancer cette phrase lourde de sens : “Nous demandons un peu de propreté et de décence pour recevoir nos clients.” Pourtant, disent les concessionnaires, la Safex dispose de toutes les ressources financières nécessaires, mais l'investissement pour l'amélioration de ses prestations au Palais des expositions des Pins-Maritimes reste insuffisant. Autrement dit, tous les moyens sont réunis pour faire du Salon de l'automobile d'Alger un salon digne de ceux de Genève, de Paris, de Tokyo… Le fait que les pouvoirs publics n'ont pas jugé utile de programmer une inauguration officielle du salon le 1er mars renseigne, si besoin est, sur l'intérêt que les responsables concernés portent à cet événement. Les concessionnaires font toutefois de leur mieux en proposant aux visiteurs des stands plus ou moins attirants. Quelques-uns parmi eux ont même réussi à faire venir des voitures exposées en avant-première mondiale tel que Algérie Motors pour la BMW Série 3. Cette situation, dénoncée par l'ensemble des exposants, a poussé les gens, notamment les professionnels à parler de “foire” de l'automobile au lieu de Salon de l'automobile. C'est devenu malheureusement une tradition, le salon constitue une occasion pour que les exposants réalisent quelques opérations de vente grâce à leurs diverses promotions. C'est le cas de Renault Algérie qui, par le biais de sa nouvelle méthode “prêt-à-porter”, a vendu au moins une cinquantaine de voitures, tous modèles confondus, notamment ceux exposés durant ce salon. Cette nouvelle procédure consiste en la livraison du véhicule choisi, carte grise y compris, dans un délai de 24heures après paiement cash. Hyundai Motor Algérie (HMA) a reçu beaucoup de visiteurs sur son stand. La curiosité des visiteurs a concerné le Tucson, qui semble intéresser le public. HMA a reçu également des échos favorables pour le Trajet destiné aux chauffeurs de taxi et aux familles. Son compatriote d'Asie, Toyota, a lui aussi accueilli beaucoup de monde sur son stand décoré en rouge, couleur propre à la marque. La Hilux a certes ravi la vedette, mais le Sirion, de Diahatsu, a suscité aussi l'intérêt du public. Jusqu'à hier, Toyota Algérie a vendu plus de 70 véhicules sans compter les commandes déjà enregistrées de la part de clients potentiels. Peugeot qui a accordé des remises intéressantes durant le salon, allant de 20 000 DA à 80 000 DA, voire plus pour l'utilitaire a vendu environ une trentaine de véhicules. La 607 exposée sur le stand est d'ores et déjà cédée. Par ailleurs, certains concessionnaires souhaitent vivement s'organiser en association pour défendre leurs droits, assainir la profession et servir d'interlocuteurs vis-à-vis des pouvoirs publics. L'absence d'une telle organisation joue actuellement en leur défaveur car des décisions importantes liées au secteur de l'automobile sont prises d'une manière unilatérale par les responsables concernés. C'est dire que le sentiment des concessionnaires concernant le salon est partagé entre satisfaction, nourrie par l'engouement et l'attrait des visiteurs aux produits exposés, et déception suscitée par le manque de professionnalisme dans l'organisation. B. K.