Inscrites sous le slogan "Nos premiers romans", les 8es Rencontres euromaghrébines se sont tenues les 2 et 3 novembre, au Salon international du livre d'Alger (Sila), à la salle El-Djazaïr, avec la participation de plusieurs auteurs et poètes maghrébins et européens. Pour la deuxième année consécutive, les Rencontres euromaghrébines initiées par la délégation de l'Union européenne en Algérie, se sont déroulées en marge du Salon international du livre d'Alger (Sila), les 2 et 3 novembre, à la salle El-Djazaïr. Inscrites sous le slogan "Nos premiers romans", la 1re journée a vu la participation de nombreux écrivains des deux continents, comme Faïza Mustapaha (Algérie), Aïcha Basry (Maroc), Elisabetta Rasy (Italie), Hocine Boumerdes (Algérie), et Bogdan Nunteanu (Roumanie). En cette occasion, les conférenciers sont revenus sur leur première expérience littéraire, en dévoilant le contexte dans lequel elle a été créée. Dans le discours introductif, M. Abrous Outoudert (Directeur de la publication du quotidien Liberté), a comparé le premier roman au "premier amour", qui marque son lecteur pour toute la vie. Il n'omettra pas également de revenir sur les difficultés auxquelles font face les auteurs qui publient pour la première fois. "Le premier roman peut être aussi le canard boiteux d'une couvée que les éditeurs rejettent pour la simple raison que c'est un premier roman", a-t-il indiqué. Après l'allocution d'ouverture, les auteurs ont abordé dans leurs différentes interventions, les raisons qui les ont amenés à publier, et pour certains, après la retraite. L'Italienne Elisabetta Rasy, a expliqué que son aventure dans le monde de la littérature a commencé tardivement : "Je n'ai pas débuté très jeune. Ma première production romanesque est née parce que j'avais l'impression que quelque chose me manquait", avant d'ajouter, concernant la publication de son premier roman : "J'ai mis beaucoup de temps avant de 'sauter le pas' afin de publier mon premier roman, mais je n'ai pas eu l'impression de m'être plongée dans des eaux dangereuses." Aïcha Bassry, poétesse, critique d'art et auteure de romans traduits dans plusieurs langues, a déclaré, à propos de son passage de la poésie à la prose, et la publication de son premier roman, qui traite de la condition des femmes arabes, que cette "transition" s'était faite naturellement, car l'auteure était arrivée à une période charnière de sa vie où elle avait besoin de plus d'espace pour s'exprimer, chose que la poésie ne lui offrait plus. "Dans le roman, nous pouvons dire ce que nous voulons. C'est un genre qui combine plusieurs autres genres littéraires, à travers lequel nous pouvons toucher un public plus large", a-t-elle souligné. Pour l'Algérien Hocine Boumerdes, le besoin d'écrire son premier roman Vents de face (2014), s'est fait ressentir après la retraite. "J'ai commencé à écrire quand j'étais encore au collège, a-t-il dit, mais c'étaient des écrits que je ne terminais jamais. Plus tard, au moment où j'ai pris ma retraite, j'ai voulu écrire un roman dont le sujet m'était resté en tête depuis une vingtaine d'années." Ce projet d'écriture que M. Boumerdes a voulu concrétisé après tant d'années, reste un sujet difficile pour l'auteur, car abordant les souffrances de sa famille, notamment celles de sa grand-mère lors de la guerre d'indépendance. "Mon roman est une dette que je devais à certains de mes parents, à ma grand-mère notamment, qui avait perdu pratiquement toute sa famille et vivait seule avec sa bru qu'elle prenait en charge. J'ai voulu restituer à travers mon roman, toutes ces souffrances que j'ai vécues", a-t-il indiqué. Pour sa part, la journaliste et romancière Faïza Mustapha, a précisé que, depuis toute petite, son imagination débordante lui permettait de s'inventer un monde propre à elle, et d'avoir une perception du monde différente de celle des autres: "Je me sentais différente des autres, avec le temps j'ai compris que j'avais beaucoup d'imagination, cette même imagination que j'ai voulu mettre par la suite au service de mon écriture, avec Azrak jareh, mon premier recueil de nouvelles." Quant à la deuxième journée de ces rencontres euromaghrébines, elle a été articulée autour des thématiques "Premiers romans, écritures ultérieures, publications" et "Les influences : indispensables et critiques". Yasmine Azzouz