La marche initiée par le RCD se voulait, avant tout, citoyenne. Le pari est réussi pour le parti, comme en témoigne la mobilisation, muée en une véritable démonstration de rue. Ils étaient des milliers de citoyens à répondre présent, hier à Béjaïa, à l'appel du RCD à une marche, qui se voulait avant tout citoyenne, qui fera date. Le pari est réussi pour le parti, comme en témoigne la forte mobilisation, muée en une véritable démonstration de rue. La marche s'est ébranlée, à 11h, depuis la maison de la culture Taous-Amrouche vers la place de la liberté d'expression Saïd-Mekbel. Sur une banderole géante, on pouvait lire ce slogan cher au parti : "Le courage de dire, la force d'agir et la force de construire". Tout au long de l'itinéraire de la marche, les manifestants ont scandé des slogans hostiles au pouvoir, à savoir "Dda Lmulud mazalagh d Imazighen", "Ni DRS ni FFS, ldzyer delsass", "Wali dégage". Au rond-point de la wilaya, les manifestants ont marqué une halte et observé une minute de silence à la mémoire des victimes du Printemps noir. À la place de la liberté d'expression Saïd-Mekbel, un meeting a été organisé par les initiateurs de la manifestation, modéré par le président du bureau régional du RCD, Mouloud Deboub. Le premier à prendre la parole est le coordinateur national de la jeunesse libre du RCD. À travers lui, le parti espère mettre en avant les jeunes qui doivent prendre le relais. L'intervenant a souligné l'engagement de la structure de son parti au sein de la société civile. De son côté, le secrétaire national aux élections, Ahcène Tansaout, n'a pas manqué de dénoncer le train de vie des représentants de l'Etat, particulièrement au niveau local. Et la gestion de l'actuel wali, qui tranche, selon lui, avec la politique d'austérité et qui ne semble s'appliquer qu'aux populations locales. Pour sa part, le secrétaire national aux affaires juridiques, Me Benyoub, a dénoncé les poursuites judiciaires du wali contre le président du bureau régional, Mouloud Deboub. Et intervenant en dernier, Mme Aniza, secrétaire nationale à la numérisation, l'une des plus anciennes militantes du parti, a qualifié l'action d'hier "de marche de la dignité". L'oratrice a dénoncé, en outre, "la traque judiciaire" contre le militant associatif, Anis Adjlia. Le comité de soutien à ce militant, présent lors de la marche, a distribué une déclaration à travers laquelle il s'est déclaré "satisfait de la mobilisation aux deux rassemblements de soutien de la population" ayant coïncidé avec ces deux comparutions devant la justice. Et de lancer un appel à tous les militants et à tous les citoyens soucieux de maintenir la liberté d'expression pacifique de venir apporter leur soutien lors de l'énoncé du jugement, le 8 novembre prochain, devant le tribunal de Béjaïa. La marche a, bien évidemment, suscité une réaction chez quelques citoyens rencontrés en marge de cette manifestation. Tous ont salué la forte mobilisation dans les rues de Béjaïa. Il s'agit même pour les observateurs d'une réhabilitation de l'acte politique. L. OUBIRA