La Syrie affirme désormais qu'elle aura retiré toutes ses troupes du Liban avant les élections législatives prévues avant fin mai dans ce pays, mais certains se demandent si ces assurances suffiront pour convaincre les Etats-Unis dont les pressions sur Damas vont croissantes. L'ambassadeur de Syrie aux Etats-Unis Imad Moustapha a déclaré mardi à la chaîne américaine CNN que les soldats syriens auront quitté le Liban “bien avant mai”. Le diplomate répondait ainsi au président George W. Bush qui avait auparavant exigé de la Syrie qu'elle retire tous ses soldats et ses services de renseignements du Liban “avant les élections (dans ce pays) afin que ce scrutin soit libre et équitable”. Il avait également qualifié de “tactiques dilatoires et de demi-mesures” l'annonce d'un retrait syrien en deux temps du Liban : repli sur la Bekaa (est), suivi d'un retrait en territoire syrien. L'ambassadeur syrien aux Etats-Unis a même indiqué que le gouvernement de Damas avait commencé dès mardi à rapatrier des troupes en Syrie. “Les Etats-Unis ont maintenant une grande opportunité pour prouver leur crédibilité au monde entier et prouver qu'il n'y a pas de double langage au Proche-Orient, en référence au conflit israélo-palestinien”, a-t-il dit. Il a émis l'espoir que Washington “consacre l'énergie investie sur la Syrie (...) à convaincre (ses) alliés israéliens de retirer leurs troupes des territoires occupés”. Mais, comme pour enfoncer le clou, le président américain a également, dans son discours prononcé devant un institut spécialisé de la défense, lancé un avertissement à la Syrie et à l'Iran. “Le moment est venu pour la Syrie d'arrêter d'utiliser le meurtre comme outil politique et de mettre fin à tout soutien au terrorisme”, a-t-il dit. La veille, des centaines de milliers de personnes ont manifesté au cœur de Beyrouth à l'appel des partis prosyriens en tête desquels le puissant Hezbollah chiite, pour saluer la Syrie et conspuer les Etats-Unis, alors que l'armée syrienne a entamé son repli vers l'est du Liban. Cette massive démonstration de force tenue à quelques mètres de la Maison de l'Onu, est destinée à contrer les appels de l'opposition libanaise à un retrait total des quelque 14 000 soldats et des membres des services de renseignements de la Syrie qui exerce une tutelle sur son petit voisin. R. I./Agences