Pas le temps d'avoir des regrets, le président de la Fédération algérienne de football, Mohamed Raouraoua, ne perd pas le nord après la débâcle du Nigeria. Après avoir précisé que la course au Mondial est loin d'être finie, dimanche soir, en marge du tirage au sort de la coupe d'Algérie, il a invité les Algériens à oublier l'épisode douloureux d'Oyo et se projeter dès maintenant sur la coupe d'Afrique 2017, prévue cet hiver au Gabon. Il annonce même dans la foulée que l'objectif désormais est de gagner la CAN. "Nous devons oublier la défaite face au Nigeria et les éliminatoires du Mondial 2018 en Russie et penser à ce qui est très proche, à savoir la CAN-2017 au Gabon. C'est un challenge très intéressant pour notre équipe nationale qui jouera ses chances à fond et pourquoi pas revenir avec le trophée à Alger", a déclaré à la presse Mohamed Raouraoua. Carrément ! C'est la première fois que Raouraoua évoque l'objectif du titre dans la mesure où, à chaque fois lors de ses sorties médiatiques, il a toujours argué les difficultés d'évolution en Afrique pour une sélection algérienne formée de joueurs évoluant en Europe pour expliquer la difficulté pour les Algériens d'être sacrés en Afrique. La FAF avait toujours mis en avant le palier des demi-finales comme objectif satisfaisant. Pourquoi donc ce changement de ton et d'ambition ? Il est clair que l'éventualité d'un échec dans les éliminatoires du Mondial 2018 a poussé Raouraoua à faire de la CAN un objectif principal, surtout à quelques mois des élections de la FAF pour lesquelles il serait candidat pour un nouveau mandat. C'est sans doute une manière pour lui de tuer dans l'œuf toute velléité d'opposition qui s'abreuverait des mauvais résultats des Verts mais aussi des problèmes multiples du championnat national et son niveau de plus en plus avilissant. Pour ce faire, Raouraoua, dès son retour à Alger, a établi avec le coach national une feuille de route d'ici la CAN, prévue du 14 janvier au 5 février. Après avoir donc renouvelé sa confiance au staff technique, ce qui écarte donc la possibilité de voir Neghiz et Mansouri quitter la barre technique, Raouraoua veut organiser un ou deux matches amicaux pour les Verts avant la CAN. Le premier au mois de décembre et le second quelques jours avant la CAN. Des contacts sont déjà entrepris avec des fédérations africaines dont celle de la Côte d'ivoire. D'ailleurs, la FAF a publié hier un communiqué faisant état d'une réunion du staff technique, afin justement de mettre fin aux rumeurs faisant état d'un remaniement au sein de ce staff. "Un débriefing a eu lieu dimanche au centre technique national de Sidi Moussa entre le sélectionneur national M. Georges Leekens et l'ensemble du staff technique en présence du président de la FAF, M. Mohamed Raouraoua. L'objet de ce débriefing a été d'établir un bilan du dernier stage de l'équipe nationale A qui a précédé la rencontre Nigeria-Algérie et de préparer les futures échéances dont la Coupe d'Afrique des nations 2017 prévue au Gabon du 14 janvier au 5 février 2017. Durant la réunion, la FAF a assuré le staff technique de son soutien après avoir déjà pris les dispositions nécessaires pour permettre à l'équipe de se préparer à la CAN dans les meilleures dispositions possibles." Il renouvelle sa confiance au staff technique Dans l'avion du retour samedi soir vers Alger, Raouraoua a exhorté ses joueurs à travailler dur en club pour être prêts pour la CAN. "Le challenge de la coupe d'Afrique est une occasion pour vous de démontrer que vous n'êtes pas finis. Nous devons faire tout pour tenter de revenir avec le trophée", a-t-il dit à ses joueurs. Il a également demandé au coach national Georges Leekens de combler les lacunes de l'EN, à commencer par le maillon faible, à savoir la défense. De nouveaux joueurs seront testés dans ce compatiment de jeu. Raouraoua n'oublie pas pour autant l'objectif du Mondial. "Le football n'est pas une science exacte. Qui aurait cru que le Cameroun allait perdre deux points sur son stade devant la Zambie ? Nous devons penser à l'avenir proche et corriger les lacunes dont souffre le groupe", fait-il remarquer. Le patron de la FAF promet du reste d'ici là une "EN plus forte." "Les éliminatoires devront reprendre chemin au mois de septembre et nous avons 4 matches à disputer. D'ici là, nous aurons une meilleure sélection avec beaucoup plus de moyens", assure-t-il. Le challenge de la CAN déterminera sans doute la suite des événements...