L'une des conséquences, du point de vue du FCE, est le risque de voir s'amplifier davantage “le travail au noir”. Plus grave encore, “le renoncement de l'Etat à assurer la mission d'organiser la prise en charge, par la collectivité, du paiement des allocations familiales, introduira dans le domaine social une discrimination et une injustice”. Le Forum des chefs d'entreprise se dit surpris “par la décision du gouvernement de remettre d'actualité” la question de mettre à la charge des entreprises le paiement des prestations d'allocations familiales, jusque- là prises en charge par l'Etat et donc le Trésor public. Le Forum des chefs d'entreprise, qui pèse 445 milliards de DA de chiffre d'affaires cumulé avec au moins 94 000 emplois et qui regroupe en son sein les plus grandes entreprises privées et publiques à l'image de Sim, Fruital, Saidal, SNVI, Air Algérie, Tonic Emballage, Orascom, KPMG Algérie, Blanky pour ne citer que celles-là estime qu'il est de son devoir “d'attirer l'attention des pouvoirs publics sur la portée et les conséquences certaines de cette mesure si elle devait être effectivement remise en vigueur”. L'une des conséquences, du point de vue du Forum des chefs d'entreprise est le risque de voir s'amplifier davantage “le travail au noir”. Plus grave encore, “le renoncement de l'Etat à assurer la mission d'organiser la prise en charge, par la collectivité, du paiement des allocations familiales, introduira dans le domaine social une discrimination et une injustice”. En ce sens, explique le Forum des chefs d'entreprise, “que d'une part, les enfants des agents de l'administration et du service public en général, seront favorisés par rapport aux autres enfants dont les parents subissent le travail au noir et sont victimes de la précarité de l'emploi et que, d'autre part, les employeurs seront inévitablement incités à recruter des travailleurs célibataires de préférence aux travailleurs ayant des enfants à charge”. Alors que les entreprises algériennes, publiques et privées, demandent aux pouvoirs publics un allégement des charges fiscales et sociales qui grèvent leurs coûts de production, et qu'elles revendiquent des mesures de nature à faciliter l'investissement “créateur de richesses et d'emplois”, la décision du gouvernement suscite “leurs interrogations et leurs craintes”. Avec les échéances importantes, (l'entrée en vigueur du démantèlement tarifaire dans le cadre de l'accord d'association, l'adhésion à l'OMC), qui attendent les entreprises, la décision d'alourdir leurs charges risque des les fragiliser davantage d'autant qu'elles souffrent déjà d'un sérieux handicap dû à leur manque de préparation à la libéralisation du commerce extérieur. Cette mesure, souligne à juste titre le Forum des chefs d'entreprise, “pénalisera particulièrement l'entreprise citoyenne, celle qui respecte scrupuleusement la législation du travail, les lois et les règlements du pays”. Cette entreprise, contrairement à celle qui évolue dans l'informel, verrait ses coûts de revient s'alourdir, aggravant ainsi sa situation au moment même où elle subit une concurrence déloyale de plus en plus accrue, générée justement par les activités informelles, que les pouvoirs publics ont du mal à endiguer. Le Forum des chefs d'entreprise qui, faut-il le rappeler, n'a pas participé à la 11e rencontre tripartite regroupant les représentants du gouvernement, du secrétariat national de l'UGTA, de la Coordination nationale du patronat (Cap, CGEA, Cipa, CNPA, Seve) et des opérateurs économiques (Unep, SGP) qui s'est tenue les jeudi 3 et vendredi 4 mars derniers à la résidence Djenane El-Mithaq, précise que les entreprises supportent déjà de lourdes charges sur les salaires. Contrairement à la Cap, CGEA, Cipa, CNPA, Seve qui ont applaudi la mesure, le Forum des chefs d'entreprise qui, pour des questions de représentativité, regroupe en son sein les plus grandes entreprises privées et publiques, explique que le mode de paiement des allocations familiales “n'a jamais été érigé au rang de normes universelles applicables invariablement et uniformément, quel que soit le pays”. Le forum estime que “dans la phase actuelle, rien ne justifie une pareille mesure. Il considère que la question du paiement des prestations d'allocations familiales, comme de nombreuses autres questions, ne peut être traitée convenablement qu'à travers le processus de l'indispensable approfondissement des réformes et au terme d'une large concertation”. M. R.