Invité de l'émission “Tahaoulet” diffusée, hier, sur les ondes de la Chaîne I de la Radio nationale, Tayeb Louh, ministre du Travail et de la Sécurité sociale, est revenu longuement sur le pacte national économique et social dont la signature interviendra en septembre prochain, tel que décidé lors de la dernière tripartite gouvernement-patronat-UGTA. Il l'a qualifié de “sorte d'alliance” entre les 3 partenaires ayant pour finalité la stabilité et la cohésion sociales et l'instauration d'une économie performante. Abordant la question de l'article 87 bis lors de la tripartite, le ministre du Travail a repris à son compte les arguments avancés par Ahmed Ouyahia en soutenant que sa suppression, exigée par l'UGTA, coûtera au Trésor quelque 500 milliards de dinars. “L'UGTA s'est montrée compréhensive. Mais sa revendication sera débattue dans le groupe de travail installé à cet effet”, s'est-il contenté de dire. Pour ce qui est des allocations familiales qui seront assumées désormais par les employeurs, Tayeb Louh a rappelé qu'il en était ainsi jusqu'à 1994. Elles coûtent à l'Etat 41 milliards de dinars. La magnanimité de l'Etat va jusqu'à prendre en charge celles des travailleurs des sociétés étrangères implantées en Algérie. “Ce n'est pas normal. Nous ne sommes pas en accord avec les règles en la matière observées dans les autres pays”, s'est-il élevé. Sur un autre chapitre, Tayeb Louh a reconnu que le système de sécurité sociale connaît beaucoup de problèmes. Il a soutenu que “tous les médicaments essentiels sont remboursés” et que la liste des médicaments remboursables “dépasse la norme retenue par l'OMS”. Sera-t-elle alors revue à la baisse ? Si le ministre ne le dit pas clairement, il n'a pas manqué toutefois de souligner que son souci majeur est “d'assurer les équilibres financiers”. À titre illustratif, le ministre a indiqué que les remboursements de médicaments ont coûté à l'Etat 41 milliards de dinars contre 31 milliards en 2003. Abordant le trafic des vignettes, M. Louh a soutenu : “Depuis une année, nous avons mené une guerre contre le trafic des vignettes.” Il a eu aussi des mots durs à l'endroit des contrôleurs de la Sécurité sociale dont beaucoup, selon lui, n'ont pas le niveau scolaire requis. Bien plus, beaucoup d'entre eux n'auraient pas fait le serment réglementaire depuis… 1983. L'agence nationale de la Sécurité sociale n'était pas en reste. Il lui reproche de travailler “comme bon lui semble”. Pour ce qui est du système de retraite, M. Louh a insisté sur la nécessité de l'épargne pour pouvoir couvrir, dans les prochaines années, les pensions des retraités. Pour étayer son propos, M. Louh a cité le départ à la retraite sans condition d'âge pour les travailleurs ayant plus de 32 ans d'exercice qui, de 1997 à ce jour, ont coûté au Trésor public 141 milliards de dinars. Aussi, pour lui, la pérennité de la Caisse nationale de retraite passe par l'institution d'une caisse nationale de l'épargne. Interpellé sur le cas du Cnapest auquel le ministère du Travail n'a pas encore accordé d'agrément, M. Tayeb a invoqué l'argument de la non-conformité de ce syndicat à la loi 90-14 relative au pluralisme syndical. Ceci dit, quoique sollicité par un journaliste, il n'a pas cité un seul article des statuts de ce syndicat qui serait en contradiction avec ladite loi. Il a préféré recommander à l'organisation de Meziane Meriane de saisir la justice si elle s'estime lésée. A. C.