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"Nous n'attendons pas les signes du pouvoir pour décider" Mohcine Belabbas évoque la participation du parti aux législatives lors du campus des jeunes du RCD
"Le parti ne s'inscrit pas dans la politique des quotas du pouvoir pour décider ou pas de participer aux joutes électorales", a affirmé Mohcine Belabbas. Le campus des jeunes du Rassemblement pour la culture et la démocratie (RCD), auquel prennent part plus d'un millier de militants, s'est ouvert jeudi au camp Anissa Tours de Souk El-Tenine, une station balnéaire sur la côte Est de Béjaïa. Une opportunité pour le président du parti Mohcine Belabbas d'expliquer, une nouvelle fois, le choix de la participation aux élections législatives. "La force du RCD réside dans son autonomie de décision. Nous n'attendons pas des signes du pouvoir pour décider. Le parti ne s'inscrit pas dans la politique des quotas du pouvoir pour décider ou pas de participer aux joutes électorales. Le parti décide selon la conjoncture", a-t-il affirmé en conférence de presse. À l'inauguration du campus, il a, dans son propos liminaire, "salué l'engagement sans faille et la réussite de l'opération de structuration" du mouvement de la jeunesse libre de son parti. Une réussite, soulignera-t-il, qui réside dans la libération des initiatives au sein du parti. "Vous le savez tous, le RCD est un des rares partis politiques, si ce n'est le seul, à agir en dehors des périodes électorales sur le terrain avec des actions concrètes", dira-t-il avec insistance avant de rappeler les actions menées par son parti en direction de la population. "Le RCD n'agit pas que dans des conjonctures particulières, parce que nous sommes un parti moderne qui croit que l'action d'un parti est une synthèse entre le travail de formation, de structuration, de débat interne, de communication politique, de propositions alternatives et d'actions politiques en direction du citoyen. Seuls les militants engagés savent la difficulté de la tâche, le temps et les moyens qu'exige la réussite de ce travail permanent, notamment dans un pays où les conditions d'un exercice politique libre ne sont pas réunies", soulignera-t-il, poursuivant que "la confiscation des libertés, l'instrumentalisation de la religion ou de la justice, la gestion autoritariste et clientéliste de la rente pétrolière n'empêchent pas seulement l'émergence d'un modèle de développement moderne et viable mais il vide le pays des énergies capables de construire un destin digne et fidèle aux sacrifices consentis". Et c'est dans cette optique que le président du RCD a soutenu haut et fort qu'"il nous faut, aussi, un nouveau départ car le monde a changé et change autour de nous. Un nouveau départ qui commence par un discours de vérité en direction de nos concitoyens. Dire la vérité sur l'état de la nation qui se fragilise de plus en plus. Dire la vérité sur le lien social, qui se délite. Dire la vérité sur l'incertitude, qui gagne de larges couches de la société. Dire la vérité sur la grave crise économique et financière que traverse le pays. Il s'agit de tout revoir, tout penser. C'est le sens de toutes les propositions du RCD". La refondation institutionnelle, la réforme parlementaire, la réforme électorale, le redémarrage de l'économie, la réforme de l'éducation sont autant de propositions de son parti. "Au RCD, nous n'avons jamais fait de la surenchère et nous avons toujours adapté nos revendications aux besoins du citoyen selon les capacités du pays. Nous avons bien accepté des sacrifices et nous sommes capables d'en accepter d'autres si les conditions l'exigent. Mais, quand on voit que le régime impose la censure, l'enfermement et les restrictions à notre jeunesse alors que les enfants des dirigeants bénéficient de bourses à l'étranger, de voyages indus aux jeux Olympiques, nous refusons d'admettre de telles injustices", déclare-t-il. S'agissant de la crise financière qui secoue le pays, le président du RCD l'incombe au choix hasardeux du pouvoir qui avait opté "pour l'achat de la paix sociale tant que les prix du pétrole le permettaient au lieu d'opérer les réformes structurelles nécessaires pour diversifier la production au moment où, justement, il était possible d'entretenir des filets sociaux pour accompagner de telles réformes". L. Oubira