Résumé : De fil en aiguille, Amel réussira à faire parler Ramzi. Ce dernier lui parlera des femmes qu'il a rencontrées. Si aucune d'elles n'avait pu compter pour lui, c'est qu'elles se valaient toutes dans leur comportement. Elle, par contre, était différente. Mais la connaissait-il assez ? Amel affiche une moue dédaigneuse. - Les femmes sont tellement sournoises. - Je n'en doute pas. Mais on n'apprend pas à un vieux singe à faire des grimaces. Je suis arrivé à un âge où il m'arrive certes de me tromper, mais aussi de viser très juste. Cette fois-ci, je crois que les dés sont jetés. Amel, veux-tu m'épouser ? Un tourbillon, puis un vertige. La jeune fille s'agrippe à la table et tente de reprendre son souffle. Où est-elle donc ? Dans un avion ? Non. Elle est sur terre certes, mais son cerveau s'est envolé jusqu'à atteindre des cimes inconnues jusque-là. A-t-elle bien entendu ? Ramzi lui faisait une demande en mariage au moment où elle s'y attendait le moins et à une semaine à peine de leur première rencontre. Elle n'eut pas le temps de se poser d'autres questions. Une main chaude s'empare de la sienne. Elle sent cette sa chaleur pénétrer tout son corps. Un sang nouveau coulait dans ses veines. Elle reprend ses esprits et jette un coup d'œil autour d'elle. Elle est toujours là, dans ce salon de thé, devant une coupe de glace, et surtout devant un homme qui dépasse de très loin ce dont elle avait rêvé jusqu'à ce jour, et cet homme veut l'épouser. - Amel, tu ne te sens pas bien ? Elle prend une gorgée d'eau avant de passer la main sur son visage. - Cela va mieux. - Je t'ai brusquée par ma proposition. N'est-ce pas ? - Je crois que tu vas trop vite en besogne, Ramzi. - Trop vite ? - Oui. Je pense qu'on devrait temporiser un peu. - Je ne veux pas attendre davantage, Amel. La jeunesse n'est pas éternelle, et j'ai dépassé l'âge de jouer aux amourettes. Mais si tu vois que je ne suis pas l'homme de ta vie, tu as bien sûr le droit de refuser. Refuser ? Amel ferme les yeux. Refuser un homme comme Ramzi serait une pure folie. Néanmoins, elle reprend d'une voix calme : - Je ne pourrais te donner une réponse dans l'immédiat, Ramzi. J'aimerais prendre du recul pour mieux voir les choses. Tu m'as entraînée dans un tourbillon infernal ces derniers jours. Il sourit. - Lors de mon dernier voyage, j'ai eu à affronter un tourbillon. Réel cette fois-ci. L'avion avait traversé une zone de turbulences durant plus d'une demi-heure. C'est ce qui t'arrive, Amel ? Elle sourit. - Arrête donc avec tes quolibets. Un pilote d'avion, qui a autant d'heures de vol que toi, a sûrement plus d'un tour dans son sac pour traverser ces zones dites turbulentes. Par contre, dans la vie, c'est autre chose. Il garde le silence quelques minutes, puis se verse un verre d'eau. - Je pense que tu as raison. Prends donc le temps de réfléchir à ma proposition, mais ne me fais pas trop languir. - Si. Je vais te faire languir. Les femmes aiment ça. Il rit. - Je campe sur ma première opinion. Tu n'es pas comme les autres, Amel. - Peut-être bien pire. - Non. Cela m'étonnerait. - Tu es tellement sûr de toi, Ramzi, que je ne sais quoi te dire. Je pense que tu devrais aussi en toucher un mot à Faïza, ta maman. (À suivre) Y. H.