Jusqu'à hier soir, les experts de l'Opep n'étaient pas en mesure de parvenir à une entente sur le niveau de réduction de la production pétrolière. La conférence ministérielle de l'Opep, dont les travaux commenceront aujourd'hui à Vienne, est considérée comme la réunion de la dernière chance pour redonner de la stabilité aux marchés pétroliers. Le rendez-vous d'aujourd'hui est programmé pour entériner l'accord d'Alger conclu en septembre dernier. Evidemment, l'organisation pétrolière souhaite que des résultats significatifs sortent de cette réunion. Mais des divergences subsistent et risquent de faire échouer l'accord dont il est question. La preuve, jusqu'à hier soir, les experts de l'Opep n'ont pas été en mesure de parvenir à une entente sur le niveau de réduction de la production pétrolière. Alger a formulé une proposition basée sur une baisse d'environ 1,1 million de barils, jour opérée par les pays membres de l'Opep, alors que les pays non-Opep devraient contribuer à l'effort des pays de l'Opep en réduisant leur production de près de 600 000 barils/jour. L'organisation des pays exportateurs de pétrole estime impératif un accord avec les grands producteurs qui n'en sont pas membres pour relancer des cours déprimés par la surabondance en pétrole depuis l'été 2014. Seulement, ces pays ne semblent pas enclins à jouer le jeu. Les déclarations qu'ils font restent vagues. Pas plus tard que lundi dernier, le président russe, Vladimir Poutine, a réitéré la volonté de son pays de soutenir l'effort de l'Opep dans le but de faire remonter les prix de l'or noir. Poutine et son homologue iranien, Hassan Rohani, ont fait part de leur soutien aux mesures prises par l'Opep en vue de limiter la production de l'or noir. En effet, au cours d'une conversation téléphonique, les deux dirigeants ont "convenu de continuer à coordonner leurs efforts sur les marchés mondiaux énergétiques, y compris concernant le dialogue sur l'énergie entre la Russie et l'Opep", selon un communiqué du Kremlin. L'importance des mesures prises par l'Opep, en vue de limiter la production de matières premières, a été soulignée comme un facteur essentiel de la stabilisation des marchés mondiaux du pétrole, a ensuite précisé ce communiqué. La Russie explique que si l'Opep arrive à s'entendre sur un accord, elle sera disposée à s'y joindre. Le problème est que dans le camp de l'Opep, il y a matière à pessimisme, d'autant plus que certains pays sont venus jouer les rabat-joie. L'Arabie saoudite, par exemple, a souligné, il y a quelques jours, par la voix de son ministre de l'Energie, que le marché pétrolier se rééquilibrerait de lui-même l'an prochain même sans intervention des pays producteurs et qu'ainsi maintenir la production à son niveau actuel pourrait se justifier. Riyad s'est dit, par ailleurs, sceptique sur la volonté de Moscou de baisser sa production. L'Irak et l'Iran, respectivement deuxième et troisième producteurs de l'Opep, ont déjà exprimé des réserves sur leur contribution à ces baisses. Et, pendant ce temps, les cours pétroliers continuent de fluctuer en fonction des rumeurs et des déclarations relatives à la conférence ministérielle d'aujourd'hui. Ils s'affichaient en baisse hier en Asie dans un marché de plus en plus nerveux à l'approche de cette réunion. Ainsi, le baril de Light Sweet Crude (WTI), référence américaine du brut, pour livraison en janvier, perdait 14 cents, à 46,94 dollars dans les échanges électroniques en Asie. Le baril de Brent, référence européenne, également pour janvier, reculait, lui, de 15 cents, à 48,09 dollars. La veille, les cours avaient nettement grimpé à la faveur de propos jugés encourageants de l'Irak mais l'inquiétude a repris le dessus. youcef Salami