Pour l'édition 2017 de l'examen de fin de cycle secondaire, les autorités vont donc se contenter de quelques réaménagements horaires, tendant à réduire, un tant soit peu, la pression sur les candidats. Comme pour les modifications apportées au régime de retraite, le gouvernement Sellal semble incapable d'aller au bout de sa logique dans la réforme engagée du système éducatif, continuant, ainsi, à souffler le chaud et le froid au gré des circonstances et des rapports de force au sein de la société. Les propos tenus par la ministre de l'Education nationale, jeudi, concernant les changements prévus dans l'organisation de l'examen du baccalauréat constituent inéluctablement une remise en cause de ses propres déclarations exprimées il y a seulement quelques semaines sur le même sujet. Dans l'entretien qu'elle a accordé au journal électronique Tout sur l'Algérie, Mme Benghabrit est, en effet, revenue sur deux aspects de la réforme, pourtant maintes fois réitérés, à savoir la réduction de la durée de l'examen et l'instauration de la fiche de synthèse. Ainsi, le baccalauréat s'étalera sur cinq jours et non sur trois, alors qu'elle avait elle-même annoncé la réduction de la durée de l'examen à trois jours, invoquant un consensus général sur cette question. "L'examen s'étalera sur cinq jours. En fait, il y a eu beaucoup de désinformation sur cette question. Certains prétendaient qu'on allait vers trois jours pour des raisons économiques. Ce qui est faux", a-t-elle pesté. Lorsque la ministre évoque une certaine désinformation sur le sujet, on ne peut qu'être surpris par un tel reproche, car, faut-il le rappeler, c'est elle, en personne, qui avait, il y a quelques semaines, insisté sur ce volet. Le second aspect sur lequel le gouvernement, à travers sa ministre de l'Education, a, visiblement, préféré mettre un bémol concernant l'instauration de la fiche de synthèse dans l'évaluation du parcours du candidat au bac. "Au cours de la rencontre avec les lycéens, nous avons été interpellés sur la fiche de synthèse et le contrôle continu. Nous avons réaffirmé le principe accepté par tout le monde qui consiste à appliquer de manière progressive la réforme du baccalauréat. Donc, la fiche de synthèse, en tant que valorisation du contrôle continu, ne sera pas prise en compte en 2017", a-t-elle tranché, dans l'interview paru sur TSA. Pourtant là aussi, le consensus, avec notamment les syndicats du secteur, avait été mis en avant par la ministre pour défendre ce volet de la réforme. L'on se demande pourquoi cet ajournement, alors qu'il s'agit là de l'un des éléments parmi les plus importants de la réforme du bac. Pour l'édition 2017 de cet examen de fin de cycle secondaire, les autorités vont donc se contenter de quelques réaménagements horaires, tendant à réduire, un tant soit peu, la pression sur les candidats. À titre d'exemple, le nombre de matières prévues lors des examens du baccalauréat a été réduit à deux par jour et les examens débuteront à 9h au lieu de 8h. La ministre de l'Education a évoqué ces mesures "prises au profit des candidats au baccalauréat pour la session 2017", lors de sa rencontre, jeudi, avec les élèves du lycée sportif de Kouba. D'après la ministre, il a, également, été décidé de prolonger la pause entre deux examens à 1h30 au lieu de 30 minutes et de réduire de 30 minutes la durée de chaque examen en attendant de conformer ce dernier aux nouveaux horaires. H. Saidani