Le calendrier des examens nationaux ne porte aucune trace des propositions fournies par la commission chargée de la réforme du baccalauréat, composée de représentants de parents d'élèves, d'enseignants, de pédagogues qui ont plaidé pour un bac «spécialisé». Le ministère de l'Education nationale vient de rendre public le calendrier des examens nationaux. L'examen de fin du cycle primaire est prévu pour le 28 mai, indique un communiqué du ministère. Les épreuves du Brevet de l'enseignement moyen se dérouleront les 4, 5 et 6 juin, tandis que celles du baccalauréat sont prévues du 11 au 14 juin. On notera donc que la durée de l'examen du baccalauréat a été réduite d'une journée. Les candidats subiront les mêmes épreuves que l'année dernière, mais durant quatre journées au lieu des cinq habituelles. Ce calendrier ne porte aucune trace des propositions fournies par la commission chargée de la réforme du baccalauréat, composée de représentants de parents d'élèves, d'enseignants, de pédagogues qui ont plaidé pour un baccalauréat «spécialisé» avec la suppression de certaines matières secondaires, l'augmentation des coefficients des matières essentielles et l'organisation de l'examen en deux sessions décalées. Le ministère de l'Education nationale avait soumis ces recommandations au Premier ministère, en annonçant le début de l'application de la réforme du bac dès la prochaine session. La nouvelle mouture du baccalauréat devait être approuvée par le Conseil des ministres. Le maintien du nombre de matières soumises à examen avec les mêmes coefficients est un «recul» sur la réforme du baccalauréat, estime Meziane Meriane, coordonnateur national du Syndicat national autonome des professeurs de l'enseignement secondaire et technique (Snapest). «On aurait souhaité plus de courage de la part du gouvernement qui s'est engagé avec le maintien de la forme actuelle du bac, dans un compromis des années 1990», avance M. Meriane estimant que réduire la durée des épreuves d'une seule journée «ne change rien aux préoccupations exprimées par la communauté éducative sur la surcharge de l'examen et le caractère généraliste du bac». Primauté du spécialiste sur le politique Le représentant du Snapest, qui déplore que le travail de la commission ayant élaboré le projet de réforme du bac soit ainsi «ignoré» du moment qu'«aucune recommandation de ce groupe de travail ne propose un bac en quatre jours», plaide pour que la décision de réforme «prenne en considération l'avis de spécialistes et non de politiques». Le Conseil national autonome du personnel enseignant du secteur ternaire de l'éducation (Cnapeste) applaudit «le changement opéré». Le secrétaire national chargé de la communication de ce syndicat, Messaoud Boudiba, estime que l'organisation de cet examen en quatre jours, sans apporter de changement au contenu et aux coefficients des épreuves a été une revendication du Cnapeste. Pour ce syndicaliste, «on ne peut espérer une réforme du contenu du baccalauréat sans une refonte profonde du système éducatif». Le Cnapeste considère comme une «aventure» toute démarche de réforme du baccalauréat «dans le contexte politique actuel». Le syndicat déplore que les propositions des spécialistes concernant la prise en compte de la fiche de synthèse et l'évaluation continue soient ignorées. «Les recommandations de toute la famille éducative convergent sur la nécessité de rétablir la discipline et la stabilité et de combattre l'absentéisme dans les établissements en réhabilitant la fiche de synthèse.»