Résumé : Amel se rendit chez Manel, qui fut heureuse de la revoir. Après le déjeuner, cette dernière lui parle de Ramzi. Son frère avait toujours appréhendé le mariage jusqu'au jour où il l'avait rencontrée. Pourquoi le faisait-elle donc languir ? Amel baisse les yeux. - Je ne le fais pas languir. Je trouve que nous ne nous connaissons pas encore assez pour nous lancer dans l'aventure du mariage. - C'est la première fois où mon frère s'intéresse sérieusement à une femme. Il fut un temps où ma mère avait cru qu'il n'allait jamais se décider à se marier. Et depuis qu'il t'a connue, il n'a pas cessé de parler de toi. Amel ferme les yeux. Elle revoit sa conversation avec Ramzi et son regard brûlant. - Mon frère ne te plaît pas, Amel ? - Il ne me plaît pas ?! La jeune fille ouvre la bouche puis la referme. Une boule s'est ancrée dans sa gorge. Manel lui tend son verre de thé. Elle en boit une petite gorgée qu'elle avale difficilement, puis prend une serviette pour essuyer la sueur qui dégoulinait de son front. - Excuse-moi, Manel. Je suis très émotive. - Je sais. Je comprends. J'étais aussi bouleversée que toi à l'époque de mes fiançailles avec Mustapha. Tu peux tout me raconter, tu sais. Amel reprend ses esprits. - Ton frère me plaît justement, Manel. Et c'est là tout le drame. - Le drame ? - Oui. Un homme tel que lui doit être tellement convoité, tellement courtisé. Manel sourit. - Tu as peur qu'il ne regarde ailleurs, n'est-ce pas ? - Oui. Tu l'as compris, Manel. - Mon frère n'est pas aussi volage que tu le penses, Amel. C'est un être très sensible et très modeste, qui ne prend pas des décisions à la légère. S'il t'a demandée en mariage, c'est qu'il a auparavant bien réfléchi. - Je le conçois. Mais je n'arrive pas encore à croire qu'un homme tel que lui s'intéresse à moi. Il est tellement, tellement... Manel vint à son secours. - Séduisant, n'est-ce pas ? - Oui ! Et même trop. Manel sourit. - C'est donc pour cette raison que tu hésites à donner une réponse favorable à sa demande en mariage ? Amel hoche la tête. - Oui. C'est l'une des raisons les plus logiques. - Non. Tu n'y es pas, Amel. Ramzi a de tout temps attiré le regard des femmes, certes. Mais il a toujours su mettre un frein aux propositions engageantes des femmes qu'il a rencontrées. Il me semble que tu as une piètre opinion de lui. Amel rougit -Non. Ce n'est pas du tout ce que tu penses Manel. Je... La jeune femme lève la main. - Dans la vie, il faut savoir trancher au bon moment. Sache prendre ta décision une fois pour toutes, Amel. Toi seule peut trancher dans cette affaire et personne d'autre à ta place. (À suivre) Y. H.