Les autorités algériennes ont engagé une vaste opération de rapatriement de migrants et veulent vraisemblablement en finir avec ce dossier sensible. Le 53e contingent comprenant 154 migrants nigériens a pris le départ, ce jeudi matin, à destination du Niger. En tout, 665 migrants, de nationalité autre que nigérienne, ont été libérés, après avoir accompli les formalités administratives requises. La vague précédente comprenait 989 migrants, 859 hommes, 45 femmes et 85 enfants, de 14 nationalités différentes. Ils étaient convoyés, mardi dernier, vers In Guezzam avant de rallier le camp de réfugiés d'Agadez, au Niger, où ils devaient être transférés vers leur pays d'origine sous l'égide de l'Organisation internationale pour les migrations (OIM). Selon une source auprès du centre d'accueil de Tamanrasset, 19 270 migrants ont été rapatriés depuis le début de l'opération, en décembre 2014, et ce, en coordination avec les représentants consulaires de tous les pays concernés. Sauf qu'à l'allure où vont les choses, l'opération risque de prendre d'autres tournures, selon certaines organisations non gouvernementales qui mettent en garde contre "ces expulsions massives constituant une grave violation des droits des migrants et des engagements internationaux de l'Algérie". D'aucuns évoquent des opérations de chasse à l'homme après l'arrestation massive de plusieurs centaines de migrants subsahariens opérées, la semaine dernière, dont des Guinéens, des Sénégalais, des Maliens et un Camerounais. Interrogé sur cette question, une source au fait du dossier indique que les opérations se sont déroulées dans le respect total de la dignité humaine et des engagements pris par l'Algérie. Plus explicite, notre source souligne que "les associations qui évoquent l'expulsion parlent certainement du 51e contingent qui se composait de 1 107 migrants, 919 hommes et 188 mineurs, arrêtés par les services de sécurité en flagrant délit de trafic d'or. Là encore, il faut noter que cette opération a été supervisée par les instances judiciaires compétentes et le rapatriement a été organisé de concert avec les pays concernés". RABAH KARECHE