Plusieurs cadres et acteurs politiques ainsi que de nombreux sympathisants du parti d'Ennahda, au niveau de nombreuses wilayas, dont celle de Bordj Bou-Arréridj, ont exprimé, dans un communiqué rendu public, leur profonde insatisfaction quant à la décision prise dernièrement par le conseil national (medjlis échoura) de fusionner avec le Front pour la justice et le développement (le FJD de Djaballah). Ces militants contestataires dénoncent la prise de décision sans l'avis de la base. Ils qualifient cette fusion d'illégale parce qu'elle ne respecte pas l'article 26 paragraphe 14 qui stipule de faire des alliances seulement et non des fusions, et l'article 77 du statut du parti qui précise que le moindre changement du statut releve de l'autorité du congrès. Selon nos informations, l'annonce officielle de cette fusion devrait se faire mardi 20 décembre à Alger. On apprend aussi que d'autres wilayas, Constantine, Sétif, Biskra, Batna, Alger, Relizane, Jijel et Mostaganem, auraient contesté cette fusion. Les mécontents ont enfin prié les dirigeants du parti de revenir sur cette décision de fusion et de respecter le statut du parti. En effet, le conseil consultatif du mouvement Ennahda a adopté, vendredi 9 décembre, une résolution proposée par son ex-secrétaire général Fateh Rbaii ouvrant la porte à une alliance électorale avec le FJD de Djaballah, puis à une fusion entre les deux partis. Pour d'autres partisans, cette décision historique constitue le début d'un processus visant à mettre fin à la division et à la multiplicité des entités du mouvement islamiste. Chaabane Bouarissa