Photo : Horizons. M. Abdellah Djaballah, ex-leader du mouvement El Islah, persiste est signe. «Je ferais aboutir mon projet politique aujourd'hui ou demain ou dans un lointain avenir», a-t-il affirmé, hier, dans le cadre d'une conférence de presse animée en son siège de Bir Mourad Rais. Je ne suis pas un militant d'occasion et je ne me bats pas pour des intérêts précis», déclare-t-il, avant d'annoncer officiellement son intention de créer un nouveau cadre politique dont l'appellation n'est pas encore tranchée. D'emblée, Djaballah fera savoir qu'effectivement il a réuni le 31 octobre dernier le Madjlis Echoura pour discuter des multiples choix qui s'offrent à son groupe. Le verdict est tombé : aller vers la création d'un nouveau cadre politique, puisque; fait-il remarquer, la fusion annoncée avec le mouvement Ennahda parti de Fateh Rebei avait «échoué» à la dernière minute. A ce propos, Djaballah indiquera qu'une commission mixte a bel et bien été créée depuis des mois entre les deux partis qui se sont mis d'accord sur plusieurs points d'ordre organique et politique. Et soudainement, la partie Ennahda s'est «rétractée», plus précisément le 8 octobre dernier, sous prétexte que le nouveau statut politique élaboré par la commission ne l'arrangeait plus. Le conférencier qui certifie qu'il n'a jamais été question d'imposer le statut d'El Islah à l'autre groupe, estime que ce retour en arrière n'est autre qu'une «embûche» et le processus de conciliation est toujours de mise. Revenant à sa nouvelle initiative, Djaballah fait savoir qu'un congrès extraordinaire se tiendra fin décembre pour trancher définitivement ce projet et choisir une «adresse», pour reprendre ses propos, à ce cadre. A cet effet, des consultations sont d'ores déjà entamées dans plusieurs wilayas. Le but étant de regrouper le maximum de fidèles, ou comme il les a appelés «les fondateurs historiques du parti». Cela s'inscrit, note-t-il, dans le cadre des recommandations du Madjlis Echoura ayant insisté sur l'élargissement de la consultation partisane autour d'une nouvelle stratégie politique. «Le changement pacifique est impératif et ne peut être du seul ressort d'un seul courant», lance Djaballah, affirmant sur sa lancée comme pour faire taire ses détracteurs qu'il n'a jamais milité pour des «privilèges» et il n'a nullement l'intention de créer la confusion autour du poste du prochain leader de ce nouveau cadre politique. «Mon avenir est derrière moi. Je milite pour servir ma religion et ma nation et non pas pour un poste. Je n'ais pas un objectif matériel. Si je voulais j'aurais pu occuper le poste de ministre, mais j'ai refusé cette proposition. La porte de candidature est ouverte à tout le monde», déclare-t-il en affirmant qu'il est prêt à faire des concessions pour que le projet arrive à bon port. Cependant, Djaballah a-t-il une chance de décrocher un agrément pour son parti ? Il répondra : «Je suis porteur d'un projet et ma formation n'est pas seulement un outil électoral. Un crime a été commis contre mon parti, mais je garde espoir à ce que les choses prennent une nouvelle tournure». Refusant tout commentaire sur les motifs réels de la discorde avec Ennahda, il niera dans la foulée tout contact avec le FFS et le groupe des dissidents du MSP.