Près d'un million de personnes ont manifesté hier à Beyrouth pour réclamer la vérité sur l'assassinat de Rafic Hariri et le départ du chef de l'état libanais prosyrien Emile Lahoud. Venant du Liban Nord, de la plaine orientale de la Bekaâ, toujours sous contrôle syrien, du sud et de tous les quartiers de la capitale, la foule dans le centre-ville et les quartiers attenants était estimée, deux heures avant le début officiel du rassemblement, à plus de 200 000 personnes, et continuait à grossir. Dans le périmètre de la sépulture de l'ancien Premier ministre, Rafik Hariri, sur un terrain adjacent à une mosquée sur la place des Martyrs, 500 chaises ont été préparées pour les dignitaires religieux, les personnalités étrangères et les députés. À l'appel des associations économiques, banques, bureaux et commerces ont fermé leur porte à midi, permettant aux “cols blancs” de se joindre à la foule. Les écoles et les universités ont également fermé en milieu de journée. D'immenses embouteillages bloquaient l'entrée nord de Beyrouth, les manifestants arrivant en voiture, en bus et à pied. Selon certaines estimations, plus de 800 000 Libanais étaient rassemblés au cœur de Beyrouth à l'appel de l'opposition. Ce chiffre n'englobe pas les manifestants qui continuent d'affluer de toutes les régions du pays. R. I./Agences