Le Liban commémorait en masse, hier à Beyrouth, le premier anniversaire de l'assassinat de l'ex-Premier ministre Rafic Hariri, un tournant historique qui a conduit à la fin de près de 30 ans de présence syrienne dans le pays. Les organisateurs, cités par Future TV de la famille Hariri, ont affirmé que le nombre de manifestants rassemblés sur la place des Martyrs, dans le centre de Beyrouth, s'élevait à un million alors que la police n'était pas en mesure dans l'immédiat de fournir un chiffre. Il y a un an, jour pour jour, l'ex-Premier ministre Rafic Hariri était assassiné dans un attentat à la voiture piégée dans le centre de la capitale, un crime qui avait soulevé un tollé dans le monde et accéléré le départ des forces syriennes du Liban, à la fin du mois d'avril. La foule a ovationné le fils et successeur de l'ancien Premier ministre, Saâd Hariri, à son arrivée. Il avait appelé dimanche les Libanais à se rendre en nombre à la manifestation. Son principal allié, le chef druze Walid Joumblatt, s'est également mêlé à la foule, créant la surprise et galvanisant ses partisans. Le Premier ministre Fouad Siniora s'est, lui, rendu sur la sépulture de Rafic Hariri où il a prié. Les Libanais de l'ensemble du pays ont convergé en bus, en voitures et à pied vers le centre-ville, engorgeant les rues de la capitale. Le centre-ville a été interdit à la circulation. Les Libanais affluaient notamment du Liban sud et de la plaine de la Bekaâ, frontalière de la Syrie, majoritairement chiite, mais qui compte une importante communauté sunnite. Des mesures de sécurité draconiennes ont été prises par les autorités.