Faire un diagnostic de la filière avicole en vue d'améliorer son environnement technique et commercial, tel est l'objet de la rencontre organisée, ce lundi, à la maison de la culture Taos-Amrouche, par la direction des services agricoles (DSA) de la wilaya de Béjaïa, en présence de nombreux aviculteurs, des producteurs et fabricants de matériels avicoles de la région. Cette rencontre a été une occasion pour les cadres de la DSA et les professionnels du secteur, de passer en revue l'état des lieux et les perspectives autour de cette filière. Ils ont eu à débattre à bâtons rompus de toutes les contraintes rencontrées sur le terrain, notamment le renchérissement des prix des matières premières (maïs et soja) et l'absence de l'organisation des acteurs de la filière... À noter que les différents intervenants ont relevé le dérèglement récurrent du marché des viandes blanches et des œufs qui reste, selon eux, tributaire des cours des matières premières au niveau du marché international. Il faut souligner que les éleveurs et autres professionnels de la filière évoluent dans un environnement instable. La vulnérabilité de leur activité est due à sa forte dépendance des importations d'intrants avicoles. En effet, outre les matières premières destinées à la fabrication d'aliments, notre pays continue d'importer des poussins reproducteurs et des œufs à couver. Afin de tenter de trouver des solutions à tous les problèmes soulevés lors de cette rencontre, il a été décidé de structurer la filière avicole et lui donner un cadre organisationnel à même de prendre en charge les préoccupations des aviculteurs de la wilaya de Béjaïa. Il s'agit de créer une coopérative dédiée à l'aviculture, laquelle va aplanir toutes les contraintes que rencontrent ses adhérents sur le terrain. "Nous sommes dans l'obligation de structurer cette filière afin de sauver aussi bien les petits que les grands producteurs de la région. Nous avons quelque 1 400 aviculteurs et 7 abattoirs de volailles, mais nous sommes en train d'enregistrer de nouveaux projets très ambitieux. C'est le cas d'un investisseur de la daïra d'Akbou qui va inaugurer incessamment un poulailler de 75 000 poules pondeuses, équipé d'un matériel moderne dont un dateur. C'est-à-dire, on aura désormais des œufs portant l'indication de la date de production. C'est vraiment innovant. Une première pour nous !", nous a déclaré M. Laïb Makhlouf, directeur des services agricoles (DSA) de la wilaya de Béjaïa. Selon notre interlocuteur, la création de cette coopérative avicole est une nécessité, voire une urgence, pour permettre une meilleure organisation à la filiale. "Cette coopérative va absorber tous les problèmes des aviculteurs et producteurs de la wilaya. Elle aura à négocier l'achat en bloc des besoins de ses membres en matière de poussins, d'intrants... Elle bénéficiera de toutes les exonérations de taxes accordées par l'Etat (TVA, IRG, TAP...), et se chargera du stockage et de la commercialisation de tous les produits avicoles", nous a expliqué M. Laïb, avant d'annoncer la création prochaine d'une école de formation au profit des aviculteurs de la wilaya, et ce, en collaboration avec l'Inraa d'Oued Ghir et l'université Abderrahmane-Mira de Béjaïa. En outre, les locaux de l'ex-Copawi d'Oued Ghir seront affectés à cette nouvelle coopérative avicole qui verra le jour dans les tout prochains jours. KAMAL OUHNIA