Exclues de la dernière phase de la 21e opération de relogement, des familles logeant dans un habitat précaire à Rahmania ont exprimé leur mécontentement ce jeudi à l'adresse du wali d'Alger, Abdelkader Zoukh, le jour même de la cérémonie de remise des clefs aux attributaires de logements qui s'est déroulée à la cité des 400-Logements à Rahmania. Ils ont dénoncé ainsi leur exclusion de la liste des attributaires de logements de la dernière opération de recasement en 2016, au moment même où le wali s'apprêtait à remettre les clefs à l'intérieur d'une kheima installée pour la circonstance. Un rassemblement de protestation a été observé et le chef de l'exécutif de la wilaya d'Alger interpellé. Ces familles s'estiment lésées, puisqu'elles se disent prioritaires par rapport aux familles ramenées d'autres communes. "Nous sommes prioritaires, en notre qualité d'anciens de Rahmania. Pourquoi cette exclusion ? Celle-ci est injustifiée. Nous n'avons que la rue pour exprimer notre colère au wali. Nous sommes victimes des pratiques que l'on croyait révolue. Nos cas relèvent d'une hogra flagrante", ont crié les protestataires, avant que les forces de police n'interviennent pour disperser les manifestants et frayer un passage au wali et à sa délégation pour quitter la kheima. Aussi, le point de presse du wali à Rahmania a été annulé. Il rencontrera les journalistes à l'hôtel de l'aéroport pour notamment indiquer que les familles non relogées sont dans leur droit d'introduire des recours auprès de la commission mise en place à cet effet. Et à charge pour cette dernière de trancher, dira-t-il. Ce n'est qu'à cette condition que ces familles dites lésées seront réhabilitées et les faux demandeurs seront débusqués et exclus définitivement. Ceci étant, le wali s'est voulu rassurant quant aux familles qui occupent encore des bidonvilles. Des promesses leur ont été faites pour qu'elles soient relogées lors des prochaines opérations de relogement, à l'instar des occupants du bidonville d'El-Hamiz, prévu lors du premier trimestre 2017. "Il n'existe aucun pays au monde qui a pu reloger 46 000 familles en deux ans et demi. Bien sûr, qu'on a entamé l'opération par le recasement des occupants recensés dans des méga-bidonvilles. Nous allons continuer à reloger tous les occupants des bidonvilles. C'est un programme de 80 000 unités que le président de la République a réservé pour la capitale", a tenu à préciser Abdelkader Zoukh. Pour ce qui est du sort réservé aux familles habitant des haouchs, ces dernières ont formulé le vœu d'être régularisées sur le site. Ce à quoi, le wali a rappelé que le programme des haouchs est pris en charge par ses services, d'où une étude qui a été lancée et qui a concerné l'ensemble des haouchs afin de déterminer d'abord la nature du terrain qu'ils occupent (agricole, communal, domanial ou particulier). Pour rappel, la dernière phase de la 21e opération a concerné 1 200 familles qui occupaient 16 sites de bidonvilles pour être relogés à Salamani aux Eucalyptus, 473 logements à Kourifa à El-Harrach, 400 logements et 300 logements à Rahmania. À noter que durant l'année 2016 plus de 14 324 familles ont été relogées par la wilaya d'Alger. H. H.