Le secrétaire général du Front de libération nationale (FLN), Djamel Ould Abbes, garde le pied sur l'accélérateur pour rattraper l'énorme retard légué par ses prédécesseurs en intensifiant ses rencontres, aussi bien avec les partis politiques qu'avec les ex-frondeurs. Après avoir reçu, mercredi, Filali Ghouini, c'était au tour d'Abdelkrim Abada et d'Abderrachid Boukerzaza d'être accueillis par Djamel Ould Abbes entouré de quelques membres du bureau politique. Selon une source proche du parti, "cette deuxième rencontre avec Abada au siège du parti, qui s'est déroulée dans un climat cordial, a permis aux deux hommes d'échanger leurs vues sur la manière d'aborder et de gérer les prochaines échéances électorales dans une ambiance sereine et de rassemblement de toute la famille du FLN". Il a également été question de mettre en place une commission chargée d'élaborer une stratégie pour préparer ces élections auxquelles doivent participer des membres de l'équipe menée par Abdelkrim Abada. Cette commission sera vraisemblablement installée dimanche ou lundi, affirment des sources proches du parti, qui précisent que le rôle de cette commission consistera, en premier lieu, à rassembler "tous les militants" avant de passer à l'autre phase qui concerne l'élaboration d'une stratégie pour réussir les élections législatives. Abada, qui avait affirmé avoir décelé chez l'actuel secrétaire général du FLN une disponibilité à redonner leur place aux militants authentiques et lutter contre les mauvaises pratiques de ses prédécesseurs, s'est montré plutôt satisfait, même si rien n'a filtré sur les détails de cette rencontre. Pour gagner la confiance de tous les frondeurs et opposants, mais aussi les simples militants ayant fui le parti, Djamel Ould Abbes continue de dénoncer les "élus de la chkara" de son propre parti tout en multipliant les critiques à l'endroit de ceux qui sont à l'origine de cet état du parti, jugé "déliquescent" par Abada et "difficile" par Djamel Ould Abbes. Ce dernier menace de sévir contre certaines pratiques qui n'honorent pas le parti. Un discours qui fait mouche au niveau de la base mais aussi chez de nombreux partis avec lesquels le FLN tente de trouver un consensus, si l'on croit un responsable du parti. Un consensus basé sur la concertation et qui s'inscrit dans une perspective visant à assurer le succès des élections législatives de 2017, lesquelles incitent la classe politique à se lancer dans une série de conciliabules en vue d'alliances électorales, sinon de coordination, pour la surveillance du scrutin, comme le souligne le communiqué du FLN. Le secrétaire général, qui a jusqu'ici réussi à rassurer ses hôtes en appelant toutes les composantes de la classe politique à adopter "le dialogue et la discussion comme moyen civilisationnel au service de l'intérêt général", veut donner l'exemple en optant pour la même conduite avec les mouhafedhs et les frondeurs en les invitant à dépasser leurs divergences et assainir les conflits qui minent la base. En joignant l'acte à la parole, il a reçu dans son bureau, le jour même, après Ghouini et Abada, une trentaine de militants venus de Médéa, de Beni Slimane, de Ksar El-Boukhari, de Theniat El-Had (Tissemsilt), de Saïda et d'El-Bayadh qui se plaignent de leurs mouhafedhs. Les protestataires, qui ont obtenu gain de cause à l'issue de cette rencontre, ont clairement affiché leur satisfaction à leur sortie. "Il nous a demandé de ne pas quitter le siège du parti avant de prendre les procès-verbaux qui rétablissent nos droits légitimes selon les statuts du parti", nous a affirmé un militant de Tissemsilt. M. T.