Décidément, il ne se passe pas une semaine sans que la commune ou la daïra de Bouzeguène fasse les frais d'une protestation citoyenne. Jeudi dernier, ce sont les habitants du village d'Ibekarene, dans la commune de Bouzeguène, 60 km à l'est de Tizi Ouzou, qui sont montés au créneau en procédant à la fermeture des institutions et services publics, dont l'APC, la daïra, l'ADE et l'hydraulique, pour protester contre l'inertie des autorités face à leurs préoccupations quotidiennes. Dans leur plateforme de revendication, les villageois tiennent à dénoncer les promesses non tenues des autorités locales et de wilaya, concernant la prise en charge du projet d'adduction de l'eau potable qui s'éternise, au grand dam des villageois. Ce projet, expliquent les protestataires, est réalisé depuis le début des années 90, avec leurs propres moyens et, aujourd'hui, nécessite une réfection totale. La conduite réalisée en tuyaux galvanisés est entièrement usée. Les tuyaux sont obstrués par la rouille et le calcaire, et troués partout, lit-on dans la déclaration. Cette situation fait perdre aux villageois une importante quantité d'eau dont seule une infime partie arrive dans les réservoirs. Seuls 7 litres sur les 45 comptés au débit initial arrivent au réservoir qui nécessite alors plusieurs jours pour se remplir. Il est à noter qu'un bureau d'études a été engagé, en 2014, et a établi une fiche technique puis le dossier a été déposé auprès des différents organismes concernés depuis plus de deux ans. Tout au long de cette période, des requêtes ont été introduites pour le lancement du projet. Malgré les multiples promesses, rien n'a été fait, selon les membres du comité de village. Les souffrances qu'endurent les villageois en matière d'alimentation en eau potable sont des plus atroces. Les villageois dénoncent aussi la gestion de l'eau en provenance des forages de puits de Boubehir (Azaghar). Des conduites ont été installées, mais les stations n°4 et 5, qui devraient alimenter partiellement ou en totalité le village d'Ibekarene, ne sont pas encore alimentées en eau. Même le programme de l'Onid (Office national d'irrigation et de drainage) est en panne, nous informe-t-on. Ce service public assure, en effet, une partie de l'adduction en eau potable à partir de "Tilefsiwine" et la rénovation des deux fontaines du village. KAMEL NATH OUKACI