Après avoir passé plusieurs jours de froid glacial, accompagné de chutes de neige assez marquées sur les hauteurs culminant à 800 m et plus, la Haute Kabylie s'est retrouvée depuis hier matin coupée du monde. Pour cause : d'importantes chutes de neige ont été enregistrées, cette fois, à partir de 600 mètres d'altitude. Les premiers flocons ont fait leur apparition aux environs de 6h et ce, sans interruption jusqu'au milieu de l'après-midi, formant d'épaisses couches. Du coup, toutes les routes de montagne sont restées, durant toute la journée, impraticables à partir de 600 mètres d'altitude. Il faut citer les routes reliant la wilaya de Tizi Ouzou aux wilayas limitrophes de Bouira et de Béjaïa via la rn15, la rn30, la rn33 et le CW 253 qui sont déjà fermés depuis plusieurs jours. Les équipes locales des communes et de la DTP, mobilisées pour les opérations de déneigement du réseau routier, éprouvaient énormément de difficultés à réussir leur tâche et, par conséquent, à maîtriser la situation, en raison de l'intensité des chutes de neige qui reformaient d'épaisses couches dès lors que les engins passent sur une route. Dans la localité de Larbaâ Nath Irathen même des policiers ont été mobilisés, la pelle à la main, pour les opérations de déneigement. Une situation qui a mis de nombreux villages dans un total isolement. Toutes les écoles de haute montagne ont préféré fermer leurs portes et renvoyer ainsi les élèves chez eux. Certaines d'entre elles, comme Iferhounène, Akbil, Zekri et Akerrou, sont déjà à leur troisième jour de fermeture. Des milliers de travailleurs n'ont pu également rallier leur lieu de travail dans la matinée. Les transports étaient quasi paralysés. Ce qui a fait de la ville chef-lieu de wilaya une véritable ville fantôme. Les échos laissent, néanmoins, conclure que les habitants de la région n'ont pas cédé aux paniques habituelles constatées à chaque chute de neige et provoquées essentiellement par la rareté des bouteilles de gaz butane. Sur ce registre, le passage au fonctionnement H24 des centres enfûteurs de Naftal a rendu la situation maîtrisable surtout que 77% du territoire de la wilaya sont déjà raccordés au gaz naturel. Toutefois, dans certaines localités telles qu'Illilten, la situation est nettement compliquée en raison de son non-raccordement au gaz naturel et également à Larbaâ Nath Irathen où le dépôt principal de gaz butane est fermé, alors que la plupart des foyers ne sont pas encore raccordés au gaz naturel. Samir LESLOUS