Les trois partis ont indiqué que, par cette alliance, ils vont entrer en lice aux prochaines élections législatives. Les chefs des formations islamistes Ennahda, El-Adala (FJD) et El-Bina, Mohamed Douibi, Abdallah Djaballah et Mustapha Boumehdi, ont procédé, hier, lors d'une cérémonie officielle, à la signature du document consacrant leur "alliance stratégique". Cette cérémonie qui a valeur d'acte constitutif de cette alliance, a eu lieu en présence de nombreuses personnalités et de quelques représentants de parti, dont le président du Haut Conseil islamique, Bouabdellah Ghlamallah, de l'ancien président du MSP, Bouguerra Soltani, de Noureddine Benbraham, en sa qualité de représentant du RND, et d'Abdelaziz Rahabi. Dès l'entame de ces retrouvailles, le ton est donné. "Ce projet de nouvelle entité politique aura un grand effet sur la scène politique nationale, au-delà même de la famille politique", a indiqué Fateh Rebiai, un membre d'Ennahda, qui prononçait l'allocution d'ouverture. Pour lui, "ce rêve datant de longues années, voire des décennies", intervient dans "un climat d'aridité politique, d'abstention électorale et de dilution de l'activité politique. Parmi ses objectifs, figure la réhabilitation de l'activité politique", mais il n'est dirigé "contre aucune partie qu'elle soit au pouvoir ou dans l'opposition", a-t-il poursuivi, avant de prévenir que "d'autres étapes, encore plus difficiles, restent à franchir et nécessitent beaucoup de concessions". L'ancien président du MSP, Bouguerra Soltani, qui le relayait, a estimé qu'en organisant cette rencontre, les trois partis ont, certes, franchi la barrière psychologique mais d'autres barrières les attendent, notamment la gestion des élections et de la transition organique en direction de l'union stratégique. Aussi, Soltani a appelé les leaders des six partis islamistes à une rencontre stratégique dès la convocation du corps électoral pour les prochaines élections, afin de discuter de deux points : la participation à la campagne électorale et la gestion de la période post-électorale. Pour sa part, le SG du mouvement Ennahda, Mohamed Douibi, a énuméré les objectifs attendus de ce projet d'union, en soulignant qu'elle constitue un outil de "parachèvement du message de Novembre 1954 en préservant l'indépendance du pays et les idéaux de la nation contre toute menace, de contribution à la lutte contre toutes formes d'extrémisme et de réalisation de la vraie citoyenneté". Le leader d'El-Bina, Mustapha Belmehdi, abondera dans le même sens, en indiquant que ce projet dont les élections ne sont qu'une partie infime, est le moyen de répondre aux besoins du pays par l'initiation d'un "projet politique démocratique participatif, qui renforce la tolérance et tarit les sources d'extrémisme et de la violence". Il a affiché sa détermination à faire de cette alliance une force de réformes qui contribue au renforcement du système républicain, en insistant sur le renforcement aussi de la démarche de la réconciliation nationale, et sur la mobilisation de tous les moyens de la nation pour sortir le pays de la crise. Enfin, le leader du FJD, Abdallah Djaballah, qui s'est voulu explicite, en affirmant que "contrairement aux médias qui ont interprété l'objectif de cette alliance, comme étant électoral, les élections ne sont, du point de vue religieux, qu'un moyen admis par la religion pour accomplir un devoir religieux sacré". Et ce, avant d'insister sur les préceptes religieux appelant à l'unité des rangs et sur l'impératif de préserver le projet et la nation contre les rivaux de l'intérieur et les ennemis extérieurs. D'où, a-t-il indiqué, la nécessité de consentir davantage de concessions et de sacrifices. Lors d'un point de presse, les organisateurs ont indiqué que, par cette alliance, les trois mouvements vont entrer en lice aux prochaines élections législatives, dans le cadre d'une première étape d'un processus d'intégration organique au sein d'un seul et même parti. Ce dernier sera, en outre, ouvert à d'autres personnalités et partis, parmi ceux qui se reconnaissent dans la plateforme signée à l'occasion. AMAR RAFA