Le chef du FJD a exprimé l'espoir que le projet "stratégique" en question ne regroupe pas seulement Ennahda et le FJD mais aussi d'autres "composantes de la mouvance islamiste". Lors d'une cérémonie qui s'est tenue en présence des cadres dirigeants des deux formations ainsi que de nombreuses personnalités politiques, hier à Alger, les chefs des partis FJD-El-Adala et Ennahda, respectivement Abdallah Djaballah et Mohamed Douibi, ont procédé à la signature d'une "alliance stratégique d'intégration", dans le cadre de laquelle ils présenteront des listes communes aux prochaines élections législatives. Outre ces deux responsables, et les deux présidents des commissions de préparation de cette alliance, à savoir Lakhdar Benkhellaf (FJD) et Fateh Rebiai (Ennahda) et du président du conseil national de cette dernière formation, la cérémonie a surtout été marquée par la présence de nombreux convives, à savoir Abou Djerra Soltani (MSP), Mustapha Belmehdi (El-Bina), Abdelaziz Rahabi, mais aussi Med Arezki Ferrad et Ahmed Betatache(FFS). Les intervenants ont à l'unisson développé un discours politique de compromis et d'"acceptation de l'autre", se voulant d'abord rassurants quant aux objectifs de ce projet de fusion entre les deux partis. Intervenant à cette occasion, Abdallah Djaballah a longuement disserté sur les vertus du dialogue, en exprimant l'espoir que le projet "stratégique" en question ne regroupe pas seulement Ennahda et El-Adala mais aussi d'autres composantes de la mouvance islamiste, notamment le MSP, El-Bina et Ettaghyir (Front du changement, FC) qui sont des "disciples d'une même école, celle du juste milieu", "pour se mettre au service de la nation, de la religion et du développement de ce pays", a affirmé le premier responsable du FJD. Et de tendre la main aux trois partis susmentionnés, afin, dit-il, de pouvoir assumer leur mission qui consiste à "faire face à ceux qui conspirent contre l'islam et l'Algérie". En affirmant que "la division du courant islamiste a profité à ses ennemis et que cela a même minimisé son rôle", Djaballah a aussi reconnu que "la période qui a suivi l'ouverture politique a exacerbé davantage les divisions des rangs, réduit la crédibilité des islamistes et approfondi leur désespoir dans le jeu politique". Après avoir rappelé les précédentes tentatives de resserrement des rangs depuis 1976 avec la Rabita de la daâwa islamique, qui se sont toutes soldées par des échecs, il a exprimé sa satisfaction d'avoir posé "un jalon sur le chemin de cette union". Néanmoins, Abdallah Djaballah s'est montré rassurant en adressant un message au pouvoir sur les véritables desseins de ce projet. "J'ai bon espoir que le pouvoir dans ce pays et toutes les autres forces politiques ne voient pas en ce projet une menace pour quiconque, ou qu'il est destiné à porter atteinte à quelqu'un". Bien au contraire, le projet, ouvert à d'autres formations, "est conçu dans l'intérêt de tout le monde et pour rendre service au pays autant que faire se peut". La participation aux prochaines échéances électorales s'inscrit aussi dans cette logique, a-t-il indiqué, avant de souligner que "la catégorie qui a le plus consenti de sacrifices pour ce pays et sa religion, est celle du courant islamiste". Le chef de file du mouvement Ennahda, Mohamed Douibi, pour sa part, a estimé que ce projet constitue "une aubaine pour bâtir l'avenir", dans "un contexte politique délétère, d'échec économique, de verrouillage médiatique, de tension sociale et de corruption". Une situation qui n'est pas une fatalité pour le pays, pour peu qu'il y ait une volonté de changement, a-t-il dit, ajoutant que le projet est destiné à "renforcer le front intérieur et l'Indépendance nationale dans la conjoncture actuelle, marquée par de multiples défis", ainsi que "la place de l'Algérie dans le concert des nations, la consécration des libertés et du respect des droits de l'Homme". M. Douibi a mis l'accent sur la responsabilité des bases des deux partis, devant l'opinion publique nationale et internationale, pour assurer sa pérennité.