"C'est regrettable que nous continuions à nous chauffer au bois alors que d'autres jouissent du gaz naturel même s'ils habitent dans les régions à relief plus accidenté que le nôtre", note un habitant d'Iâllal. Si les responsables du secteur de l'énergie de la wilaya estiment le taux de raccordement au réseau de gaz naturel à 70%, voire un peu plus, à Aït Yahia Moussa (25 km au sud du chef-lieu de wilaya), il est à 0%. "C'est regrettable que nous continuions à nous chauffer au bois, alors que d'autres jouissent du gaz naturel même s'ils habitent dans les régions à relief plus accidenté que le nôtre", note un habitant d'Iâllalen où, pourtant, l'opération de raccordement au réseau est achevée déjà depuis belle lurette. Et pour cause, nous apprend-il, la ligne de transport qui devrait alimenter toute la commune (soit le chef-lieu et 39 villages) est à l'arrêt depuis juillet 2015. Ce projet a été résilié à l'entreprise mais jusqu'à présent aucune autre entreprise n'a été désignée pour reprendre les travaux. "S'agissant des autres villages, le taux d'avancement des travaux a quasiment atteint 100%. Il ne reste que les essais et quelques petits réglages", nous répond le maire, Saïd Bougheda, que nous avons joint à ce sujet. Avec les températures très basses de ces derniers jours, c'est la débrouille pour passer l'hiver au chaud. Certains recourent aux appareils électriques et aux chauffages à gaz butane. Mais là aussi, il n'est pas dit que tout le monde a les moyens de régler la facture de ces deux énergies. "En été, on achète de l'eau. En hiver, on doit payer plus cher la facture d'électricité. Quand j'utilise l'appareil électrique, je paie trois fois plus que les autres trimestres de l'année. Mais on n'a pas le choix", nous dit un retraité du village de Tafoughalt. Quant à ce citoyen du chef-lieu communal, il estime que ce retard dans la concrétisation de ce projet pénalise les citoyens au plus haut niveau. "Le gaz butane coûte cher ici à Aït Yahia Moussa. Nous attendons un fournisseur qui le dépose chez un épicier. Mais nous le payons à 250 DA la bonbonne. Quand la neige est tombée, c'est la pénurie. Et vous savez qu'en temps de pénurie, c'est la flambée des prix", nous explique un habitant de Tachtiouine. Les familles démunies recourent au bois sec. "Nous n'avons pas attendu que l'hiver s'installe pour nous approvisionner en bois. Dès le début de l'automne, nous avons ramassé plus de deux remorques de bois mort dans les bois situés non loin de notre village. Il faut quand même être prévoyant, parce que nous savions que le gaz naturel n'allait pas être mis en service de sitôt", nous répond cet habitant d'Ighil El-Vir. Au passage, il faut dire qu'une benne d'un tracteur de bois sec est cédée à plus de 6 000 DA. Dans cette commune rurale, aussi bien les citoyens que les autorités locales souhaitent que le chantier soit repris dans les plus brefs délais dans l'espoir de ne plus vivre d'autres hivers dans des conditions pareilles. O. Ghilès