A la veille de la tenue du Sommet de l'Opep à Vienne, la pression monte d'un cran. Surtout après les déclarations peu rassurantes du ministre de l'Energie de l'Arabie saoudite. En effet, le ministre de l'Energie saoudien a estimé que le marché pétrolier se rééquilibrera de lui-même l'an prochain même sans intervention des pays producteurs. Il a soutenu que le maintien de la production à son niveau actuel pourrait se justifier. Ces propos ont été largement commentés hier par les experts et les médias en considérant que le Royaume saoudien n'est pas favorable à la baisse de la production comme le souhaite la majorité des pays exportateurs du pétrole. Mais, le ministre saoudien n'a pas été aussi catégorique à ce sujet. Falih a réitéré la position de Ryad quant à la stabilisation des prix du pétrole en soulignant que tout le monde devrait coopérer dans ce sens. «Nous nous attendons à ce que le niveau de la demande soit encourageant en 2017 et le marché parviendra à l'équilibre en 2017 même s'il n'y a pas d'intervention de l'Opep ; mais une intervention de l'Opep a pour but d'accélérer ce rééquilibrage et la reprise du marché», a-t-il clarifié. Prié de dire si l'Arabie Saoudite avait conservé une production élevée en novembre, autour de 10,6 millions bpj, Falih a répondu : «Le niveau de la demande de brut saoudien reste élevé et très sain». «Je ne pense pas que nous n'ayons qu'un seul choix qui est de réduire la production et je crois que maintenir la production à son niveau actuel se justifie, si l'on prend en compte la reprise de la consommation et de la croissance dans les marchés en développement et aux Etats-Unis», a-t-il ajouté. Ces propos ne constituent pas une position officielle et définitive de l'Arabie Saoudite. Pour des observateurs avertis, Riyad veut pousser les autres pays producteurs à faire des concessions notamment l'Iran et la Russie qui sont parmi les plus importants producteurs au monde. Hier, la réunion entre l'Opep et des pays producteurs extérieurs à l'Organisation qui devait se tenir avant le Sommet, a été annulée après que l'Arabie Saoudite eut fait savoir qu'elle n'y participerait pas. Dans tous les cas de figure, le ministre de l'Energie, Noureddine Bouterfa, poursuit sa mission de négociations avec les Etats producteurs. Hier, il s'est entretenu, à Alger, avec son homologue du Venezuela, Eulogio Del Pino. Ce dernier a posté sur Twitter une photo de la séance de travail avec le ministre algérien. Les deux ministres devaient s'envoler dans la soirée d'hier vers Moscou où ils s'entretiendront, aujourd'hui, avec leur homologue russe, Alexander Novak. Il est clair que Boutarfa devra faire adhérer la Russie, deuxième exportateur mondial de l'or noir, à l'accord visant la réduction de la production pétrole. Le président, Vladimir Poutine, avait exprimé son soutien à la proposition de l'Opep de réduire la production pétrolière afin de sauver le marché. Malgré les incertitudes qui pèsent sur ces négociations, les exportateurs de l'or noir devraient s'entendre. Depuis plusieurs mois, les tractations pour mettre en place des quotas par chaque pays n'ont pas cessé et la situation précaire du marché plaide pour une décision immédiate. Marché pétrolier: Les cours en stand by Les prix du pétrole étaient stables hier en cours d'échanges européens, après avoir creusé leurs pertes en début de séance, en attendant la réunion de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) prévue demain. Le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en janvier valait 47,24 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE) de Londres, au même niveau qu'à la clôture de vendredi. Dans les échanges électroniques sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de Light sweet crude (WTI) pour la même échéance perdait 2 cents à 46,04 dollars. Les cours de l'or noir, qui avaient chuté vendredi, ont commencé par creuser leurs pertes hier en début d'échanges avant de se redresser. A deux jours de la tenue de la réunion de l'Opep, le ministre de l'Energie, Noureddine Boutarfa, s'est rendu hier à Moscou pour s'entretenir avec son homologue russe, Alexander Novak, dans le cadre de ses consultations avec les pays Opep et non-Opep. M. Boutarfa s'est rendu dans la capitale russe en compagnie du ministre vénézuélien du Pétrole, Eulogio del Pino, qui a été reçu hier matin à Alger. Après Moscou, M. Boutarfa se rendra à Vienne où il aura d'autres entretiens, en particulier avec ses homologues irakien, saoudien et qatari, avant la tenue de la conférence de l'Opep.