Coup dur pour l'intérêt de la compétition : le Gabon, pays-hôte, a été sorti dès le premier tour de "sa" Coupe d'Afrique des nations après avoir concédé son troisième nul en autant de rencontres face au Cameroun (0-0), qualifié en quarts. C'est la première fois depuis 1994 qu'un pays organisateur n'ira pas en quart de finale. Une équipe qui ne sait pas gagner devant 40 000 supporters malgré les visites du président Ali Bongo à l'entraînement, tel aura été le drame des équipiers de Pierre-Emerick Aubameyang, sevré plus que jamais de balles de but face aux Lions indomptables. "La victoire ou la porte". Face au Cameroun qui a laissé l'attaquant Vincent Aboubakar sur la touche, le Gabon est bien passé des paroles aux actes avec un trident plus offensif que d'habitude (Aubameyang, Denis Bouanga et André Biyogo Poko). Mais comment on peut rater ça. À cause de la pelouse humide ? D'Oyem à Franceville sans oublier la diaspora, c'est le cri qu'1,2 million de Gabonais ont poussé quand Aubameyang a glissé à côté des filets vides une remise au millimètre de Denis Bouanga (3e). Révélation du tournoi, le Franco-Gabonais Bouanga a ajusté dans la foulée un tir dans les airs après avoir mis dans le vent la défense camerounaise (5e). Pas facile cependant pour un pays organisateur de dépendre pendant encore 85 minutes de la bonne volonté et l'énergie d'un attaquant de 22 ans qui évolue pour l'instant en Ligue 2 française, à Tours, prêté par Lorient (Ligue 1). La furia gabonaise n'a donc duré que dix minutes. Le temps que le Cameroun reprenne la gestion du jeu, tandis que les Panthères montraient très vite leurs limites. Dans ce match étrange, qui tenait parfois de la Ligue des champions pour l'ambiance et de la Ligue 2 pour le manque de finition, le Cameroun ne s'est pourtant pas non plus créé de franches occasions en première mi-temps. Eux-mêmes menacés de rentrer à Yaoundé en cas de victoire gabonaise, avec le Burkina Faso menant contre la Guinée-Bissau, les Lions indomptables ont marqué leur emprise sur la seconde période avec un tir de Sébastien Siani à droite des buts de son co-équipier d'Ostende Didier Ovono (53). Sans réussite, les Gabonais se sont de nouveau essayé au pressing offensif à l'heure de jeu. En vain, malgré un tir sur le poteau dans les arrêts de jeu. L'heure des adieux avait déjà sonné.