Les syndicats autonomes formant l'intersyndicale ont observé, hier, plusieurs rassemblements de protestation à travers le pays, renouant ainsi avec les actions de rue après quelques semaines d'accalmie. Devant le siège de la wilaya d'Oran, entre 300 et 400 personnes venues de plusieurs wilayas de l'Ouest, selon les organisateurs, se sont regroupées tôt le matin. Rassemblées sous la bannière des syndicats de l'éducation présents en force, elles ont été rejointes par les syndicats de la santé. Le porte-parole du CLA à Oran souligne que "cette action du front syndical est venue pour montrer que nous ne baissons pas les bras. C'est le message que nous lançons au gouvernement et, désormais, c'est une décision politique qui doit être prise pour régler les problèmes". Initialement prévu à Sidi Bel-Abbès, c'est finalement à Oran que s'est déroulé le rassemblement avec les slogans habituels rappelant les mêmes revendications, notamment la question de la retraite et du code du travail. Sur ce point, le CLA qui a été reçu au ministère du Travail, jeudi dernier, a abordé les questions d'actualité comme la retraite, le pouvoir d'achat et la réintégration des syndicalistes licenciés et les pressions sur les libertés syndicales. Quant au rassemblement d'hier matin, à Oran, sa portée principale a bien été de démontrer que depuis des mois, la mobilisation des salariés de la Fonction publique se maintient et que si l'essoufflement espéré par les pouvoirs publics, pour faire taire la grogne sociale ne vient pas, la question du vrai dialogue social d'aller vers une décision politique franche, reste la seule solution comme nous l'indiquera un autre syndicaliste. Alors que le rassemblement s'est dispersé dans le calme en fin de matinée, les regards se tournent vers ce 4 février où une réunion des syndicats devrait se tenir pour décider des formes que prendront les prochaines actions de revendication. À Ouargla, environ 350 employés affiliés aux différents syndicats d'Adrar, de Ghardaïa, d'Illizi, d'Ouargla et de Laghouat ont observé un rassemblement devant le siège de la wilaya d'Ouargla pour protester contre les nouvelles dispositions introduites dans la loi sur la retraite, surtout celle fixant les conditions d'âge. Les protestataires ont brandi des banderoles sur lesquelles on pouvait lire : "Non aux décisions de la dernière tripartite", "Non au monopole de l'Exécutif sur les décisions du Parlement'' et "Contre la création de plusieurs caisses de retraite''. Dans une déclaration rendue publique, l'intersyndicale a contesté les dispositions introduites dans la loi publiée au Journal officiel du 31 décembre portant sur la retraite, et appelé à la préservation du pouvoir d'achat des Algériens et à la participation directe des syndicats autonomes à l'élaboration du nouveau code du travail. Le mauvais temps n'a pas empêché les représentants de l'intersyndicale des wilayas du Centre, venus d'Alger, de Tizi Ouzou, de Béjaïa, d'Aïn Defla, de Tipasa, d'Aïn Defla et de Chlef, de se regrouper, quant à eux, devant le siège de la wilaya de Blida pour protester contre la nouvelle loi sur la retraite et le projet du code du travail. Messaoud Boudiba, porte-parole du Cnapeste, et Sadek Dziri, président du l'Unpef, étaient à la tête de ce rassemblement qui a vu la participation d'autres syndicats, comme ceux des imams, de la poste et des télécommunication, de la formation professionnelle et des vétérinaires. "Il n'y a aucun recul de nos revendications et nous sommes déterminés à aller jusqu'au bout pour les faire valoir", a déclaré Sadek Dziri. D. Loukil/A. Dafeur/K. Fawzi