Les élus locaux du FLN refusent de se retirer sauf par la force de la loi, c'est-à-dire par décret présidentiel, procédé juridique qu'ils comptent transformer en “victoire politique”, le cas échéant. La métaphore est d'un élu local du FLN : “Deux minorités qui parlent au nom de la majorité !” Oubliant qu'il est lui-même minoritaire, l'orateur fait allusion au chef du RND et aux archs dialoguistes. Cette réflexion a été faite hier devant Saïd Bouhedja, membre du secrétariat politique du FLN, qui a réuni les élus de l'ex-parti unique au siège de la mouhafadha de Tizi Ouzou. Voulant sans doute rassurer ses ouailles, M. Bouhedja a exclu d'emblée le retrait volontaire des assemblées élues. “Vous ne partirez que par la force de la loi. Vous avez par devoir national consenti des sacrifices énormes, étant donné les conditions dans lesquelles se sont déroulés les scrutins controversés de 2002, alors maintenant pas question de vous retirer”, martèlera l'orateur avant de lâcher comme pour répondre au Chef du gouvernement : “Rien ne se fera sans le FLN !” Tout en préconisant une large concertation avec les élus du parti avant toute décision, le responsable chargé de la communication au FLN refuse que la démarche de son parti soit une pâle copie de celle du RND à qui il reproche au passage d'avoir agi seul sans se référer à l'alliance gouvernementale dans cette affaire de retrait des élus de la Kabylie. Et à Bouhedja de marteler : “Nous savons que les archs ne sont pas représentatifs en Kabylie, mais le président de la République sait ce qu'il fait ; nous lui faisons confiance, car ce qu'il entreprend actuellement obéit à une stratégie nationale mûrement réfléchie.” Pour lui, la participation aux municipales de 2002 était un devoir patriotique puisque son parti, a-t-il soutenu, ne voulait pas singulariser la région de Kabylie pour sauver justement l'unité nationale. Prétextant que beaucoup de choses échappent aux élus et militants du FLN, le membre de la direction nationale du parti de Belkhadem dira que si des élections partielles, pas seulement en Kabylie, devaient avoir lieu, cela devrait participer au règlement de tous les problèmes restés en suspens à l'échelle nationale. Ceci, bien entendu, dans le cadre de la réconciliation nationale et de l'amnistie générale, tient-il à préciser en ajoutant : “Sans doute que notre parti va participer à ces joutes électorales pour reconquérir les institutions de l'Etat.” D'ailleurs, il n'a pas manqué de sensibiliser les présents pour se préparer à toute éventualité. Laquelle ? Des partielles uniquement en Kabylie ? Voilà ce que récusent les élus du FLN qui rappellent en guise d'argument le refus par les lycéens du “bac kabyle” lorsqu'en 2001, on avait exigé une seconde session du baccalauréat à l'échelle nationale. Ce qui fut fait d'ailleurs. Sinon, aux yeux des élus “frontistes”, ce serait apporter de l'eau au moulin des partisans de l'autonomie de la Kabylie. Et puis, conclut un intervenant, “nous ne sommes pas des moutons de Panurge pour qu'on nous sacrifie comme cela sur l'autel des règlements de comptes politiques”! Y. A.