Les choses se compliquent au Front national algérien (FNA). A la veille de la tenue ce week-end de son congrès ordinaire auquel a appelé le très contesté président du parti, Moussa Touati, l'on apprend que le Conseil d'Etat, saisi par le «mouvement de redressement», a prononcé le gel des activités du FNA «jusqu'à ce que les choses soient claires». Moussa Touati dément. Dans une déclaration au Temps d'Algérie, le chef de file des redresseurs du FNA, Omar Arif, affirme que «le Conseil d'Etat que nous avons saisi il y a deux semaines a rendu son verdict : il s'agit du gel des activités du parti jusqu'à ce que les choses soient claires». Il précisera que le verdict a été ensuite transmis au ministère de l'Intérieur «qui a envoyé une notification au président actuel du parti». Moussa Touati, qui a animé une conférence de presse hier après-midi au siège du FNA à Alger, a pour sa part nié avoir reçu une quelconque notification dans ce sens. «Nous n'avons rien reçu du ministère de l'Intérieur pour le moment», a-t-il dit à une question sur l'autorisation de la tenue du congrès prévu le 21 juin. Dans une déclaration, il avait précisé que «si le ministère qui n'est regardant que sur la conformité du congrès se confine dans son silence, nous saisirons la chambre administrative». De quelle conformité parle alors Moussa Touati alors qu'au sein de son parti existent trois tendances qui veulent chacune tenir son propre congrès ? Le chef de file des redresseurs, qui rappelle que son mouvement existe depuis deux ans, s'étonne qu'au lendemain des élections législatives, il existe un autre groupe qu'il qualifie de «dissidents de dernière heure», composé de députés et de quelques membres du conseil national et des bureaux de wilaya. «Ce sont des gens qui ont toujours soutenu Moussa Touati, et maintenant, pour préserver leurs intérêts, ils font mine de s'opposer à lui. D'ailleurs, dans leurs revendications, en plus des comptes qu'ils exigent, ils réclament la restitution de l'argent versé dans le cadre de la campagne électorale», fait-il remarquer. Ces dissidents ont tenu une réunion à Djelfa et ont décidé de retirer leur confiance à Moussa Touati, tout en saisissant les services du ministère de l'Intérieur et des Collectivités locales «pour la tenue d'un congrès extraordinaire», arguant que le congrès ordinaire (celui que veut tenir Touati) «est réellement prévu pour décembre prochain». Les redresseurs menés par M. Arif compte aussi tenir un congrès. «Oui, nous avons saisi l'Intérieur à cet effet. Nous avons gagné la première bataille avec ce gel des activités du parti et nous attendons une réponse positive du ministère pour tenir un congrès et installer une nouvelle direction», dira M. Arif Omar. Le FNA est en proie à une crise sans précédent. Chacune des 3 tendances le revendique. Les jours de Touati à sa tête de ce parti sont-ils comptés ? Affaire à suivre.