La première phase concernera l'interconnexion de l'Algérie au Nigeria et au Tchad et la seconde sera consacrée au Mali et au Niger. En attendant cette dernière, Algérie Télécom Satellite (ATS) fournira de l'Internet aux Maliens. Au cours de la conférence africaine sur la gouvernance de l'Internet qui s'est tenue hier au Centre international des conférences (CIC), beaucoup de choses ont été dites sur le sujet avec en substance la nécessité pour les Africains de parler d'une seule voix pour "garantir à l'Afrique de participer en rangs serrés à la promulgation des lois sur la gouvernance de l'Internet dans le but de la mise en place de bases solides pour des lois internationales encadrant le monde virtuel". C'est du moins ce qui a été exprimé par Imane-Houda Faraoun, ministre de la Poste et des Technologies de l'information et de la communication lors de son intervention inaugurale. Elle a rappelé à l'occasion que les gouvernements africains ont déployé "d'énormes efforts entre 2000 et 2016 où le nombre d'internautes a progressé de plus de 7 000%, passant d'environ 4,5 millions d'internautes en 2000 à plus de 340 millions d'internautes actuellement". Elle a indiqué aussi que la population d'Afrique compte "plus de 1,2 milliard d'habitants, dont moins de 25% sont connectés à Internet, voire moins de 3% dans certains pays africains, alors que ce taux dépasse 74% en Europe et 90% en Amérique du Nord", déplorant à l'occasion que l'Internet "constitue un grand marché où certaines personnes gagnent de l'argent au détriment de nos économies", citant, à titre d'exemple, la publicité numérique qui a généré "environ 200 milliards de dollars en 2016", tout en s'interrogeant sur le montant investi pour le développement de la connectivité en Afrique. Imane-Houda Faraoun n'hésite pas, à ce propos, à livrer bien des messages et soutient que "contrairement à ce que nous espérions, la généralisation de l'Internet a eu comme conséquences un contrôle collectif, l'utilisation abusive des données personnelles, notamment comme outil de contrôle social et politique, le monopole, la marchandisation et le marchandage de la connaissance". Et de poursuivre : "La généralisation de l'Internet a eu aussi comme conséquence la prédominance d'une catégorie de fournisseurs de services en ligne, qui ne tiennent pas compte du préjudice causé aux économies nationales des Etats, en empêchant le retour sur les investissements consentis pour le déploiement des infrastructures (...)." Algérie Télécom : des mises à niveau sur l'axe Alger-In Guezzam En marge de la conférence africaine sur la gouvernance de l'Internet, un mémorandum a été signé entre les Algériens et les Maliens aux fins, entre autres, de leur fournir de l'Internet via Algérie Télécom Satellite (ATS). Mais il a été question aussi et surtout de l'installation du Comité de liaison de la dorsale transsaharienne à fibre optique. Il s'agit d'un projet qui se déclinera en deux phases dont la première verra l'interconnexion de l'Algérie au Nigeria et au Tchad alors que la seconde comprendra le Niger et le Mali. Le représentant de la Banque africaine de développement qui en assure le financement n'a pas manqué, à l'occasion, d'exprimer le soutien de cette institution aux efforts fournis par les gouvernements africains et leur a assuré l'accompagnement tout autant que le représentant de l'UIT. À noter que des appels d'offres seront lancés dès demain pour entamer ce processus d'interconnexion africaine en fibre optique et seront ouverts, également, aux fournisseurs algériens. Algérie Télécom, pour sa part, devra "mettre à niveau l'axe Alger-In Guezzam" pour "externaliser" ses services. Nabila Saïdoun