Résumé : Salim apprend par sa cousine que Leïla avait quitté Paris pour le sud de la France, et se hasarde à sa recherche à Marseille. Une piste peut-être s'il se fiait aux repères d'une serveuse qui disait l'avoir rencontrée la veille. Salim s'empresse de demander : -Cela s'est passé le matin où l'après-midi ? -Le matin. La serveuse lui jette un regard curieux : -Pourquoi ces questions monsieur ? Vous connaissez cette dame ? Salim soupire : -Je ne pourrais vous le dire. Votre description me pousse à croire que c'est la personne que je tente de retrouver. Une parente... -Eh bien monsieur, je peux vous assurer que cette femme ressemblait à une fugitive dans son comportement. Elle n'avait cessé de regarder autour d'elle, et une fois son petit déjeuner terminé, elle a hélé un taxi et a disparu. -Vous ne savez pas dans quelle direction ? -Non. J'étais occupée à débarrasser la table. D'ailleurs, elle m'avait laissé un généreux pourboire. Salim se lève et dépose un billet sur la table : -Votre boisson monsieur... -Je suis pressé, gardez la monnaie... Il reprend ses bagages, et se remet en marche. Une longue cavale l'attend pour cette journée aussi. Rebelote ! Cafés, restaurants, hôtels, auberges. Et même jardins publics. Aucune trace de Leïla. Il était cependant sûr qu'elle avait séjourné à Marseille au moins une journée. Quelque chose en lui le poussait vers une pension pas loin du port de pêche. Il ne pouvait s'expliquer cette soudaine inspiration, et c'est d'un pas mesuré qu'il se dirige tout bonnement vers la maison au jardin fleuri. Une pancarte indiquait qu'on était "En famille". Un titre pour les égarés nocturnes qui ne retrouvaient pas leur chemin peut-être ou les étrangers de passage... Une vieille dame balayait devant la porte. Elle lui jette un coup d'œil curieux, puis l'interroge carrément : -Vous cherchez quelqu'un, monsieur ? -Euh... oui. En fait, je cherche ma femme, je ne sais pas pourquoi, mais j'ai l'impression qu'elle est déjà passée dans votre Famille... -Votre femme ? -Oui. Elle s'appelle Leïla. Leïla. B. Mais enfin, je ne sais pas si elle a décliné sa véritable identité... -Je vois. Elle est en fuite... -Pas exactement. Oh ne croyez surtout pas qu'elle est recherchée par la police, elle a tout simplement quitté le foyer conjugal. -Une querelle d'amoureux, n'est-ce pas ? La vieille dame souriait de toutes ses fausses dents. Elle dépose son balai, et l'invite d'une main tremblante à la suivre. -Venez, jeune homme. Nous serions plus à l'aise à l'intérieur. Salim suit la vieille femme à l'intérieur de la pension. Un long couloir s'étendait devant lui, des plantes y était alignées et savamment entretenues. Une odeur de soupe de poisson imprégnait l'atmosphère, et il n'eut aucun mal à reconnaître aussi l'odeur de la sardine grillée... (À suivre) Y. H.