RESUME : Ramos vient d'appeler son père. Il lui confirme que Leïla voulait du travail à Athènes, mais qu'elle avait raté l'avion et est toujours à Marseille. Un autre tuyau pour Salim. Yakis accompagne Salim jusqu'au portail avant de le regarder s'éloigner. Il le suit des yeux un moment puis hoche la tête. Les femmes, elles sont toutes pareilles, se dit-il. Salim s'éloigne et dresse mentalement une longue liste de gens qu'ils connaissent lui et Leïla à Marseille, puis quelques membres de la famille éparpillés à travers la grande ville. - Par qui vais-je commencer ? Finalement, il opte pour la famille en premier lieu. Un coup de fil par ci, un autre par là, il passe le reste de la journée dans un taxiphone. En vain. Leïla voulait apparemment disparaître réellement de sa vie au point même d'éviter la famille. Il ne se découragea pas pour autant et reprend son carnet d'adresses pour appeler certains amis susceptibles de l'aider dans ses recherches. Ce n'est qu'au sixième coup de fil, qu'il put tomber sur une première piste. Chahla, une amie de Leïla l'avait reçue il y a deux jours. Elle put lui confirmer que Leïla devait partir à Athènes, mais que depuis elle n'avait plus de nouvelles de la jeune femme. Sans se décourager, Salim reprend ses recherches, il devrait plutôt aller rendre visite à une vieille tante de sa femme qui habitait dans un vieux quartier de la vieille ville. Oui, il aurait dû y penser plus tôt, se dit-il. Cette femme, c'est un peu l'oubliée de la famille, on ne vient la voir que quand on a besoin d'aide. C'est toujours comme cela. Bon, voyons, cette femme ne possède pas le téléphone. Comment faire ? Il décide de prendre un taxi pour se rendre chez la vieille dame. Il n'eut aucun mal à retrouver le vieil immeuble fissuré et monte au deuxième étage. Une double porte en fer forgé et un paillasson marron. Toujours le même, se dit Salim, en se rappelant que deux années auparavant, ce paillasson était déjà là. À cette époque, Ils avaient, par courtoisie, lui et Leïla, décidé d'aller rendre visite à la vieille tante et avaient passé quelques heures avec elle. Avant de sonner, le jeune homme jette un coup d'œil à sa montre. 20 h. N'est-il-pas un peu tard ? Tant pis, se dit-il, au point où j'en suis. Il actionne la sonnerie et attend. Cinq minutes s'écoulèrent avant que la vieille dame ne consent à ouvrir. Plus ridée que jamais, un foulard sur la tête et de grosses lunettes. Elle ne reconnut pas Salim au premier abord, et il fallait que se dernier actionne la minuterie pour qu'elle esquisse un sourire. Y. H. (à suivre)