Abdelkader Messahel a mis en garde contre les effets néfastes de la multiplication des processus de règlement du conflit libyen. Dans le cadre de son suivi de la crise libyenne, Abdelkader Messahel a indiqué sur les ondes de la radio algérienne Chaîne 3, dans l'émission "L'invité de la rédaction", que la prochaine réunion des pays voisins de la Libye va se tenir en Algérie vers la fin du mois de mars. Il a révélé que les parties concernées par cette rencontre attendent que "le Secrétaire général de l'ONU désigne son nouveau représentant spécial en Libye ou conforter celui déjà en poste, à savoir Martin Kobler, pour pouvoir se réunir". En attendant cette réunion, le ministre des Affaires maghrébines, de l'Union africaine et de la Ligue arabe a souligné le rôle de l'Algérie dans le rapprochement des différentes parties en conflit. "Nous sommes, aujourd'hui, un partenaire qui jouit d'une crédibilité auprès de toutes les parties en conflit", "parce que l'Algérie est un pays très proche et qui, surtout, ne s'ingère jamais dans les affaires des autres ; la deuxième raison est que l'Algérie n'a pas d'entreprise ou d'intérêt particulier en Libye". Il a donc mis l'accent sur le fait que l'Algérie a été le premier pays à encourager la solution politique, le dialogue inclusif et la réconciliation nationale pour le règlement des conflits. Dans la foulée, M. Messahel a mis en garde contre les effets de la multiplication des processus de règlement de cette crise, en affirmant : "Nous sommes contre la multiplication des initiatives, parce que plus vous multipliez les initiatives, plus vous vous éloignez de la solution." Selon lui, "il y a déjà un accord libyen qui constitue le socle de ce qui est la Libye d'aujourd'hui (...), cet accord peut être révisé, amendé ou amélioré, mais il reste le socle. Car si cet accord venait à disparaître, il n'y aura plus de légitimité pour les institutions qui en sont nées". Il a appelé à la convergence de vues pour l'établissement d'un seul agenda, "celui pour lequel l'Algérie s'est toujours engagée, pour une solution politique, une solution de consensus et pour l'appropriation d'un dialogue inclusif entre tous les Libyens à l'exception des groupes terroristes reconnus comme tels ou listés par les Nations unies". Quant à la crise malienne, M. Messahel dira que l'installation, mardi, de l'autorité intérimaire de Kidal permettra de relancer le processus de règlement du conflit. Avec la mise en place d'autorités intermédiaires à Kidal, Gao, Ménaka, Tombouctou et Taoudeni et le déploiement de brigades mixtes "c'est l'Etat qui se redéploie au nord du Mali", a-t-il estimé, avant d'ajouter que "la mise sur pied des patrouilles mixtes n'est qu'une étape vers la constitution d'une armée nationale". "C'est important que l'Etat réapparaisse dans certaines zones, car, affirme-t-il, en l'absence d'institutions étatiques, le terrorisme, le grand trafic et le crime organisé peuvent se développer." M. Messahel a averti aussi que "la déstabilisation des pays de la région représente une menace sur l'Algérie. Il suffit de consulter la carte géographique pour comprendre que la menace est très présente". Dans cette optique, M. Messahel a indiqué que pour se prémunir contre toute contagion, l'Etat algérien mobilise toutes ses institutions, à leur tête l'Armée nationale (ANP) qui veille sur les frontières. Merzak Tigrine