Cette situation renvoie, selon cette formation, "l'image d'un régime politique luttant désespérément pour sa survie et qui ne dispose plus, pour ce faire, que de l'ultime recours à l'arbitraire et à la répression". Le bureau politique de Talaie El-Houriat a vivement dénoncé, hier, la vague de répressions politiques entreprises par le pouvoir en place et visant diverses catégorises de la société, tout en mettant en garde contre les conséquences néfastes pour la nation de "ces dérives répressives". Le long communiqué, rendu public hier à l'issue de la réunion mensuelle ordinaire de cette instance du parti d'Ali Benflis, consacre, en effet, de larges extraits aux nombreuses atteintes aux libertés individuelles et collectives constatées ces derniers mois dans le pays et qui sont, selon cette formation, "potentiellement dangereuses dans un contexte de faiblesse et de vulnérabilité de l'Etat, d'un régime politique en perte de crédibilité et de confiance et d'une société gagnée par l'angoisse et le désespoir face à des horizons bouchés politiquement, économiquement et socialement". Le BP de Talaie El-Houriat, qui rappelle que la politique oppressive en question a touché toutes les catégories de la population, assure désapprouver ce comportement des institutions à l'égard des acteurs politiques, syndicaux, de la société civile, de la presse et de "toutes les forces vives de la nation", déplorant, dans la foulée, "l'inertie, l'immobilisme et revendiquant légitimement le renouveau et le changement". Le parti d'Ali Benflis considère, d'ailleurs, que "le pluralisme politique protégé contre l'arbitraire et les abus, le pluralisme médiatique préservé des pressions et des intimidations, le pluralisme dans la société civile prémunit contre toutes les formes d'instrumentalisation par le pouvoir en place, sont les marques distinctives de l'Etat de droit, et en tant que tels, ils constituent les composantes indispensables de la modernisation du système politique national". Dans ce communiqué, visiblement inspiré par les graves et multiples atteintes aux libertés politiques d'opinion, d'expression et syndicales, enregistrées dans un contexte préélectoral qui dicte, en principe, de garantir une atmosphère apaisée, Talaie El-Houriat relève "avec beaucoup de regrets l'intransigeance grandissante du pouvoir politique quant à l'exercice du droit de manifestation pacifique". Tout en exprimant sa solidarité "pleine et entière" aux mouvements syndicaux nationaux "dans leur juste cause visant à exercer leurs droits constitutionnels, à promouvoir les droits légitimes de leurs membres et à obtenir la reconnaissance de leur représentativité avérée de larges couches du monde du travail", le BP de Talaie El-Houriat tient à rappeler que le droit de manifestation pacifique est constitutionnellement garanti. "Sa violation, insiste ce parti, relève de l'arbitraire et de l'abus de pouvoir de même qu'elle confirme la volonté du pouvoir en place d'agir en dehors des limites de la Constitution dont il est pourtant le protecteur et le garant." Le parti d'Ali Benflis tient à mettre en exergue ce qui s'est passé récemment dans plusieurs établissements universitaires, notamment à l'Université Alger 3, où la violence physique et morale contre les enseignants et les étudiants a tout simplement été banalisée, plongeant la communauté universitaire dans un désarroi incommensurable. Le bureau politique, qui constate ainsi avec une profonde préoccupation "l'irruption de la violence dans nos universités qui est parvenue aux limites inadmissibles de l'atteinte à l'intégrité physique des professeurs et des étudiants", tient à dénoncer "l'apathie et l'indifférence des pouvoirs publics face aux développements de cette situation particulièrement grave dont sont victimes les élites nationales d'aujourd'hui et de demain". Le parti d'Ali Benflis considère, enfin, que ces dérives répressives "renvoient l'image d'un régime politique luttant désespérément pour sa survie et qui ne dispose plus, pour ce faire, que de l'ultime recours à l'arbitraire et à la répression". Le BP de Talaie El-Houriat s'est, par ailleurs, intéressé à la situation sécuritaire du pays à l'aune des dernières évolutions enregistrées en la matière, avec notamment l'élimination de plusieurs terroristes et l'attentat manqué de Constantine. Pour cette formation politique, la recrudescence des activités terroristes "lâches et criminelles" révèle "la persistance de la menace que ce fléau fait peser sur la sécurité de la nation". Hamid Saïdani