L'environnement des affaires, l'information économique, le rôle de l'Etat dans l'organisation des marchés seront les principaux points que le Forum des chefs d'entreprise (FCE) mettra sur le tapis de la tripartite prévue aujourd'hui à Annaba. Il y a quelques jours, les membres du Forum des chefs d'entreprise ont été destinataires d'un courrier du secrétariat général de l'organisation patronale leur demandant de communiquer leurs réponses sur les questions liées au foncier et au climat des affaires. Selon Salah Eddine Abdessmed, vice-président du FCE, sur le plan de l'offre du foncier industriel, "la situation a évolué". Certaines wilayas, comme Sétif, Constantine, Oran... ont fait un effort en terme de mobilisation de l'offre foncière. Mais dans d'autres wilayas, comme Béjaïa, le problème d'accès au foncier industriel reste lancinant. Plus graves, encore, les délais de régularisation des concessions déjà obtenues sont jugés trop longs. "Au bout d'une année, les opérateurs n'arrivent pas à obtenir la régularisation de leur concession déjà obtenue et ne peuvent donc pas démarrer leur projet. C'est alarmant", relève- t-il. Le vice-président du FCE insiste sur l'incapacité persistante de l'administration à traduire concrètement les bonnes orientations et les décisions prises, pour poursuivre, dans la bonne direction les réformes économiques que les chefs d'entreprise attendent pour faciliter l'exercice et le développement de leurs activités. Il trouve "incompréhensible" que l'environnement des affaires n'ait pas bénéficié de l'apport de nouvelle technologie, comme l'ont été la justice et les collectivités locales. Il a salué, dans ce cadre, les efforts entrepris par la Cnas, dans le cadre de l'opération de régularisation de la situation des employeurs en matière de cotisations antérieures. C'est la preuve, a-t-il dit, que les opérateurs veulent activer "dans le formel". "On appelle un véritable choc de simplification", a indiqué M. Abdessmed. Le foncier industriel n'est pas le seul problème qui préoccupe le FCE. Il y a aussi la question du financement. M. Salah Eddine Abdessmed constate une raréfaction des liquidités au niveau des banques et donc un resserrement au niveau des crédits. Sur le plan sectoriel, le vice-président du FCE indique que les entreprises du secteur du BTPH vivent des moments difficiles, en termes de plan de charge et de recouvrement de créances. Le secteur du BTPH, plus que tout autre, subit de manière importante les contraintes sur la commande publique induites par le resserrement des dépenses publiques. Ce secteur qui a porté la croissance économique ces dernières années ne peut plus jouer ce rôle. Selon M. Abdessmed, "une transformation est en train de s'opérer dans la structuration des entreprises", insistant sur l'information économique et la construction des marchés. Les énergies renouvelables, explique-t-il, peuvent être un débouché important pour des milliers d'entreprises du BTP. "Le génie civil dans les projets des énergies renouvelables représente 40%", a ajouté M. Abdessmed, plaidant pour une large diffusion de l'information économique, pour permettre aux entreprises de s'adapter au conteste économique. "Aujourd'hui, malheureusement, l'information économique n'est pas diffusée. Elle n'est pas à la portée de l'investisseur", regrette le vice-président du FCE, relevant que certains secteurs ont atteint une taille critique. M. Abdessmed cite, notamment, les matériaux de construction, l'agroalimentaire, le médicament, l'électroménager et l'électronique. "Dans le secteur pharmaceutique, l'Algérie est devenue une plateforme de production de médicaments. Dans l'électroménager et l'électronique, deux marques locales détiennent 50% du marché", souligne-t-il, en évoquant le rôle de l'Etat dans la construction de ces marchés et en faire un véritable relais d'exportation. Meziane Rabhi