"Dans trois wilayas, on nous a proposé, moyennant de l'argent, de nous ramener les signatures nécessaires, ce que nous avons refusé", affirme Farhi. La collecte fut sans doute laborieuse : le Mouvement démocratique et social (MDS) n'a pas réussi à présenter des listes pour les prochaines élections législatives, hormis une, à France-Nord. Cette situation est le résultat de nombreuses entraves rencontrées durant la collecte des signatures que le parti avait déjà dénoncées le 12 février dernier, déplore Hamid Farhi, le coordonateur du parti. En plus du retard dans la régularisation du dossier MDS, c'est-à-dire la reconnaissance des résultats issus du congrès de mai 2016, intervenue le 23 février dernier seulement, dix-huit jours après le début de la collecte des signatures, ce qui a empêché le parti de retirer les dossiers, Farhi relève d'autres entraves, comme de déplacer les citoyens à l'APC pour l'opération de signature et de légalisation des documents. "Le retrait officiel des fiches de signatures n'a été possible que le 15 février (après une entrevue avec les services concernés du ministère), en attendant la régularisation du dossier MDS. Soit 11 jours après le début de l'opération de collecte des signatures. Cela n'était pas pour nous rassurer puisque le dépôt des dossiers dans 18 wilayas dépendait de cette décision", a expliqué, hier, lors d'une conférence de presse animée au siège du parti à Alger, Hamid Farhi. "Il n'est pas exagéré de dire que ces entraves ont fortement nui à la mobilisation des camarades", a-t-il dit. Autre difficulté : dans 15 wilayas, les militants du parti ont peiné à faire se déplacer les électeurs pour signer et faire légaliser les documents à l'APC, "surtout que sur place, ces agents étaient souvent absents de leurs postes, quand ils n'étaient pas carrément en grève". Selon Hamid Farhi, les citoyens ne se sont pas déplacés aux APC, y compris pour d'autres listes. "Nous pouvons même affirmer qu'aucune liste n'a pu déplacer les citoyen(ne)s à l'APC et que c'est en contournant la loi qu'ils ont pu disposer de signatures légalisées." Il y a même eu des tentatives de corruption alors qu'il a été constaté que des "collecteurs ont agi pour le compte du RND et le FLN comme s'ils voulaient assécher la source de signatures potentielles", soutient-il. "Des acteurs qui avaient de l'argent ont payé des collecteurs pour un maigre résultat. Dans 3 wilayas, on nous a proposé, moyennant de l'argent, de nous ramener les signatures nécessaires, ce que nous avons refusé", affirme Farhi. "À Tiaret, un gars nous a demandé 10 millions de centimes et nous a promis de réunir les signatures, chose que nous avons refusée". Par ailleurs, le parti s'est vu refuser le 28 février le retrait du dossier à Montréal au motif que les structures du congrès ne sont pas reconnues, alors qu'en France-Nord, il a été retiré normalement... une semaine auparavant ! Résultat des courses : seule une liste sera déposée. Mais au parti, on se fait une raison sur la participation : rencontrer les citoyens et préparer les élections locales. "Nous faisons une lecture politique des entraves que nous avons connues. Le pouvoir ne veut pas, à cette occasion, que nous fassions campagne et que notre discours rencontre la société", affirme Farhi. Karim Kebir