Après qu'une conférence-débat de Younès Adli a été interdite la semaine passée à Béjaïa, voilà que la conférence de Kamel Daoud, programmée pour ce matin à Bouzeguène, à 60 km de Tizi Ouzou, a été interdite par les autorités. L'association Tiawinine (Les sources), du village de Wizgan, a été informée par les services de la daïra de Bouzeguène que la conférence n'a pas été autorisée sans avancer la moindre explication. Programmée depuis une semaine au centre culturel Ferrat-Ramdane, cette manifestation culturelle a été pourtant autorisée par le P/APC, qui se devait d'obtenir l'assentiment du chef de daïra, qui a finalement manifesté une fin de non-recevoir, prétextant le lancement des travaux pour accueillir la campagne électorale. Une nouvelle proposition a été soumise au chef de daïra pour l'utilisation de la maison de jeunes, mais elle a été également refusée. Le chef de daïra propose alors le centre culturel Colonel Mohand-Oulhadj du village de Wizgan mais le comité du village, après discussion avec les responsables de l'association, a refusé de donner son accord. Le P/APC de Bouzeguène, Mourad Bessaha, qui voulait à tout prix maintenir la conférence, a proposé de l'organiser dans la cour de l'APC. Cependant, il est revenu sur sa proposition, jeudi soir, sans donner une quelconque explication. Hier, Khaled Bessaci, président de l‘association Tiawinine que nous avons contacté, était complètement abattu par cette volte-face des autorités locales pour accueillir un auteur algérien de renommée mondiale. Admiré par de nombreux Algériens pour son style particulier, l'écrivain Kamel Daoud a reçu, rappelons-le, en 2015, le prix Goncourt du premier roman pour Meursault contre-enquête, un livre traduit en plusieurs langues et qui a fait la Une des télévisions et des journaux du monde entier. K. Tighilt/K. N. Oukaci