RESUME : Se sentant à bout, Latéfa demande à son mari de l'emmener chez ses parents. Fathma la harcèle de questions et, une fois au courant, Latéfa la sent changer. Même son père. Il ne veut pas de problèmes. Latéfa n'a aucune envie de revenir… Rachid ne lui a rien dit en route. Elle se doute bien que la présence du chauffeur l'a gêné. Une fois à la maison, elle remarque le silence. Il y a aussi un changement. Son beau-père ne se cache plus dans sa chambre. Elle le trouve dans le salon et elle est surprise quand il s'adresse à elle et lui demande des nouvelles de sa famille. Ouarda ne parle pas. C'est à peine si elle l'a regardée. Latéfa, après avoir répondu aux questions, est allée à sa chambre. Rachid ne tarde pas à la rejoindre. Elle se met à l'interroger. Elle ne veut pas rester dans l'ignorance. C'est insupportable. Rachid ne lui cache rien de la discussion que lui et ses parents ont eu la veille. - C'est moi qui avais provoqué la discussion. Je voulais profiter de ton absence, pour ne pas compliquer les choses, lui raconte-t-il. Bien sûr, maman l'a très mal pris. Elle disait que je voulais te couvrir, que tu m'avais ensorcelée. Toutes les bêtises que disent les mamans qui n'aiment pas leurs belles-filles. - Mais pourquoi elle ne m'aime pas ? l'interroge-t-elle. - Parce que toute la famille ne te trouve que des qualités et elle ne le supporte pas. - Ces derniers temps, elle avait interdit à ton père l'entrée aux pièces où je me trouvais. J'avais le sentiment qu'elle me prenait pour une pestiférée, dit Latéfa. Aujourd'hui, j'étais surprise que ton père m'ait adressé la parole. - Papa est décidé à ne plus se laisser faire, réplique Rachid. Tu es sa belle-fille. Maman doit bien se mettre en tête que les choses ne se passeront pas comme elle le veut. - Elle va m'en vouloir encore plus. Elle ne me pardonnera jamais de semer la zizanie entre elle et ton père. elle va faire de ma vie un enfer. Je le sens Rachid, soupire-t-elle. En voulant crever l'abcès, tu n'as fait que compliquer les choses. Je sais que tu as voulu bien faire. Je ne t'en veux pas. Mais, moi, j'aurais préféré que les choses soient restées comme avant. Rachid tente de la rassurer. Comme toujours, il garde espoir. Le fait d'aborder le sujet avec ses parents ne peut pas compliquer les choses. Latéfa ne rêve pas. Il faudrait un miracle pour que sa belle-mère ne lui fasse plus de misère. Comme les fois précédentes, Ouarda attend que toute la famille soit sortie, pour lui faire une scène. Elle en profite même pour la menacer. - Tu restes à l'écart de ma vie de famille. Je ne te fais pas confiance. - Mais qu'ai-je fait de mal ? Pourquoi me détestes tu ? - Je ne sais pas, avoue la belle-mère. Mais je ne peux pas te respirer. J'ignore pourquoi, mais je sais que tout ira mal, à cause de toi. C'est pourquoi je ne te laisserai pas faire. - Mais faire quoi ? - Le mal ! Ne t'approche jamais de mon mari. Gare à toi si je te surprends avec lui ! Latéfa a eu la confirmation de ses craintes. Sa belle-mère est toujours remontée après elle. Ne pouvant pas interdire à son mari de l'approcher, elle s'en prend à elle. Ouarda n'allait pas cesser de la surveiller et ses menaces sont sérieuses. C'est le début de l'enfer. Toutes les précautions ne serviront à rien. Ouarda ne la lâche pas. Et Mustapha ne fait rien pour arranger les choses. Même s'il sait que cela déplaît à sa femme, il cherche sa compagnie. Il la complimente quand c'est elle qui a préparé le petit-déjeuner ou le dîner. Quand il la compare à une rose rouge, le jour où elle porte une robe de soie de cette couleur, Ouarda craque. C'est plus qu'elle ne peut supporter. Mustapha joue avec ses nerfs et il ne semble pas s'en rendre compte, il est en train de jouer avec sa vie. (À suivre) A. K. [email protected]