À un mois de la réunion annuelle du Conseil de sécurité de l'ONU, le chef des opérations de maintien de la paix des Nations unies a informé les membres de l'organe exécutif onusien que la Minurso n'est toujours pas fonctionnelle depuis que Rabat a expulsé la majeure partie de son personnel. Convoquée à la demande de l'Uruguay, membre non permanent du Conseil de sécurité, la réunion de cette instance exécutive onusienne a été l'occasion pour Hervé Ladsous, chef des opérations de maintien de la paix des Nations unies, de confirmer mardi que la Minurso na pas retrouvé sa pleine fonctionnalité. À la fin de cette réunion tenue à huis clos, le président du Conseil de sécurité, le Britannique Matthew Rycroft, a ainsi déclaré : "Nous avons discuté de la Minurso à la demande de l'Uruguay et nous avons été briefés par M. Hervé Ladsous sur la situation sur le terrain et le problème de la pleine fonctionnalité de la mission." Une source une proche du dossier a indiqué à l'agence APS que le chef des opérations de maintien de la paix des Nations unies a informé le Conseil de sécurité que la mission onusienne, chargée d'organiser un référendum d'autodétermination du peuple sahraoui, n'a pas encore été rétablie dans la plénitude de son mandat suite aux mesures de rétorsion qui lui ont été imposées par le Maroc. Hervé Ladsous, dont le mandat est sur le point de prendre fin, avait affiché en février dernier sa préoccupation face au blocage, dont fait l'objet cette mission, s'inquiétant du sort de son personnel expulsé par le Maroc. Dans une lettre envoyée à Dimitri Samaras, président de la Fédération des fonctionnaires internationaux des Nations unies (Uniserv), Hervé Ladsous a souligné qu'à ce jour aucune solution permettant le retour du personnel expulsé par le Maroc n'a été trouvée. Voulant soulever la question de la situation prévalant dans la zone-tampon d'El-Guergarat, le chef des opérations de maintien de la paix des Nations unies a été prié par le représentant de l'Uruguay de s'en tenir à la question inscrite à l'agenda de la réunion, à savoir l'examen du retour de la Minurso à la pleine fonctionnalité conformément à la résolution 2285 du Conseil de sécurité, selon la même source. Il y a lieu de signaler que cette réunion du Conseil de sécurité intervient à la veille d'importantes échéances politiques, prévues en avril, notamment celles concernant le renouvellement du mandat de la Minurso et la publication du rapport du nouveau secrétaire général de l'ONU sur le Sahara occidental. Elle survient également quelques jours après le déplacement du président sahraoui, Brahim Ghali, à New York où il a eu des discussions approfondies avec le chef de l'ONU, Antonio Guterres, sur le blocage du processus de paix par le Maroc. La prochaine réunion de l'organe exécutif de l'ONU, prévue à la fin du mois d'avril, s'annonce cruciale, d'autant plus qu'il va falloir se pencher sur le renouvellement de la Minurso, mais surtout sur sa pleine fonctionnalité, si on veut qu'elle atteigne ses objectifs. On sera mieux fixé dans les prochains avec le contenu rapport que présentera le secrétaire général de l'ONU et surtout la désignation de son envoyé personnel pour le Sahara occidental à la place du diplomate américain démissionnaire, Christopher Ross. Merzak Tigrine